François Hollande a rencontré, mercredi, les 163 ambassadeurs français éparpillés dans le monde. Dans son discours qui fait office de déclaration de politique diplomatique, l’Afrique n’a pas été oubliée.
Comme ses prédécesseurs, le président français, qui rencontrait ainsi pour la première fois le réseau diplomatique français, a promis de rénover la politique africaine de la France. Il s’est exprimé aussi sur la crise au Sahel, notamment au Nord du Mali en indiquant que son pays est directement concerné tout en traçant les limites d’une participation française dans la résolution de cette crise. Extraits de son discours…
Crise malienne
»Il est une question qui me préoccupe hautement, c’est le Sahel. Au nord du Mali s’est constituée une entité terroriste assumée et revendiquée comme telle, qui lance un défi à nos intérêts, à nos valeurs, à notre population. Ce défi, nous y répondons. La crise malienne est le reflet ou le résultat de l’affaiblissement de l’Etat depuis plusieurs années, mais aussi des erreurs commises lors de la fin de la crise libyenne, avec des armes qui sont devenues sans contrôle.
Aujourd’hui, les groupes terroristes et fondamentalistes occupent le Nord-Mali, mais (ils) veulent étendre leur action à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest. La France est directement concernée, non pas dans les formes que nous avons pu connaître, mais en tout cas, nous aurons à agir, non pas par les interventions d’hier – ce temps-là est révolu – notre rôle consiste à appuyer nos partenaires africains ; ce sont eux qui doivent prendre l’initiative, la décision, la responsabilité, et les organisations régionales, dans les actions qu’ils souhaitent mener. Mais notre mission sera à ce moment-là d’appuyer leur action dans le cadre des Nations unies et de ce que décidera le Conseil de sécurité.
Nous avons œuvré avec Laurent Fabius pour que les Maliens retrouvent un gouvernement stable, engagent un travail de réconciliation ; des appels ont été lancés pour envisager une intervention dans le cadre de la Cédéao, de l’Union africaine ; la France et tous les pays qui souhaitent mettre fin à cette crise devront appuyer logistiquement cette intervention si elle est organisée et si elle est mise en œuvre dans le cadre de la légalité internationale (…) ».