La quasi-totalité des localités du nord sont en passe de retomber aux mains des groupes armés. Après Djebock, la semaine dernière, c’est la localité de Boulkessi, située dans la commune de Mondoro (cercle de Douentza) qui a été annexée, le week-end dernier, par les bandes armées. Au même moment, le président IBK semble être dépassé par la tournure des évènements au nord. L’aveu d’impuissance des autorités maliennes ne fait plus de doute.
Des sources concordantes rapportent que le MAA a érigé deux check points, respectivement à l’entrée et à la sortie de Boulkessi. Le Hcua contrôle l’intérieur de la ville. Et le Mnla a installé son quartier général dans l’enceinte de l’école publique. En clair, les groupes armés dictent actuellement leur loi à Boulkessi où les populations, comme à Djebock et Ménaka, devront s’accommoder de cette présence du Mnla et associés.
Selon des observateurs, la visée hégémoniste des groupes armés s’inscrit, sans doute, dans la perspective de l’ouverture des négociations, prévue pour la semaine prochaine à Alger. Ils cherchent à conforter leurs nouvelles positions, acquises suite aux évènements du 21 mai à Kidal. C’est à la suite desdits évènements, consécutifs à la visite inopportune du PM Moussa Mara, que le président Ibrahim Boubacar Keïta fut contraint de demander le cessez-le-feu. Depuis, en plus des localités abandonnées par les militaires maliens, le Mnla en a reconquis plusieurs autres.
Ainsi, leurs alliés djihadistes pavaneraient actuellement à Ménaka, Anefiss et à Ber où plusieurs personnes auraient aperçu le n°2 du Mujao. Selon certaines sources, c’est le MAA (favorable au Mali) qui, face à la passivité des autorités, avait décidé d’aller en découdre avec les terroristes qui occupent Ménaka. Par ailleurs, des terroristes seraient également de retour à Kadji (non loin de Gao). Cette petite localité, l’on se rappelle, était devenue la planque des terroristes après la reprise de la ville de Gao par Serval et les forces armées maliennes. Partout où les hommes du Mnla ont mis le pied, le drapeau malien a été systématiquement remplacé par celui de l’Azawad.
Le président IBK se rend à l’évidence. Le sept juillet dernier, lors de son entretien avec le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Frans Timmermans, il a indiqué: « le Mali a respecté et respecte toujours ses engagements contrairement aux groupes armés qui ont mis le cessez-le-feu à profit pour s’implanter dans tout le nord avec tous les risques d’infiltration djihadiste ». C’est dire que IBK est bien conscient que le nord lui échappe, même s’il continue d’afficher un semblant de sérénité en évoquant le sujet.
IBD