Pendant combien de temps, les maliens seront condamnés à assister à la comédie tragique qui se joue dans le nord de leur pays.
La communauté internationale, avec la France en tête, hier s’est mobilisée, dit-on pour venir tirer le Mali des griffes des fous de Dieu et pour lui assurer une intégrité territoriale digne des premières heures de l’indépendance. Mais, aujourd’hui, la France plie bagage, sans avoir circonscrire le péril Djihadiste qui est plus que présent dans le nord du Mali.
La Minusma gambade à travers le pays et se frotte aux groupes armés sans les voir, comme s’il n’avait pas la mission de préserver l’intégrité du Mali. Et, le gouvernement malien, en panne d’inspiration est loin d’avoir la commande des solutions pour sortir le pays de cette crise qui va perduré plus qu’on ne le croit. Et, face à toutes ces incohérences, sans risque de se tromper, l’on peut dire que « décidément le ridicule ne tue plus au Mali ». Tout ce passe comme si certaines personnes sont nées quand la honte n’existait plus sous nos cieux.
Sinon comment comprendre le communiqué laconique que le Gouvernement du Mali a servi au peuple, dans la nuit du 9 au 10 juillet 2014, sur les antennes de l’ORTM, lors du journal télévisé de 20h. Ce communiqué a une allure d’abdication et sans le dire, laisse transparaître l’incapacité totale du Gouvernement malien à assurer la sécurité des maliens et de leurs biens dans une partie importante du pays.
« Des informations concordantes font état de concentrations militaires et même d’avancées de troupes des groupes armés dans certaines localités du Nord du Mali », dit le communiqué du Gouvernement, sans dire au peuple malien, les dispositions que le gouvernement a pris pour face aux « avancées de troupes des groupes armés ». En faisant semblant d’oublier que « personne sur terre ne peut garder avec les larmes, ce qu’il a perdu avec les armes », le gouvernement malien expose son incapacité révoltant, en se contentant de déclarer que « de tels actes sont inadmissibles » et d’ajouter qu’ils « constituent des violations de l’accord de cessez-le-feu du 24 juin 2014 et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies ».
Et, comme « le chat ne reconnaît jamais son incapacité notoire, il préfère dire que la souris l’a mordu dans sa bouche », le gouvernement malien appelle la communauté internationale, notamment la Minusma, présente sur le terrain, à constater ces faits et à assumer toutes ses responsabilités, conformément aux dispositions de l’accord de cessez-le feu et à la résolution 2164 du Conseil de Sécurité, notamment la protection des civils.
Et, sans beaucoup de conviction, le communiqué indique que « le gouvernement du Mali tient à assurer les populations qu’il prendra toutes les mesures à sa disposition pour éviter une escalade qui constituerait une menace à leur quiétude en ce mois béni de Ramadan ». Ici, la seule mesure en possession du gouvernement, semble être l’abdication. Sinon aucune autre disposition ne pourra « éviter une escalade qui constituerait une menace à la quiétude des populations en ce mois béni de Ramadan ».
Il faut que le Président IBK et son gouvernement comprennent que la situation est suffisamment grave, pour faire appel à la mobilisation nationale.
Assane Koné