. « Qu’on le veuille ou non l’accord de Ouaga est un document capital »
. « Les partis politiques sont des acteurs incontournables dans le processus de négociation ».
En marge de la rencontre du Cadre de concertation entre le ministre de l’intérieur et les partis politiques, le Haut représentant du président de la République pour les pourparlers inclusifs inter-maliens, Modibo Keïta a rencontré la classe politique hier jeudi 10 juillet 2014 au gouvernorat du district de Bamako pour les informer de l’état d’avancement des négociations.
Il était entouré par le ministre de l’intérieur et de la sécurité, le Général Sada Samaké et le gouverneur du district de Bamako, Hadi Traoré, en présence des représentants des partis politiques et de nombreuses autres personnalités. Au cours de son allocution, l’ancien premier ministre, Modibo Keïta a informé les partis politiques de l’élaboration par son équipe d’une feuille de route tout en soutenant que l’accord de Ouagadougou est un document capital.
«Nous avons élaboré une feuille de route le 16 juin 2014 dont l’objectif est d’aboutir à un accord de paix définitif et global. Et l’objectif du dialogue inclusif est d’aboutir à la réconciliation nationale. Cette feuille de route a été élaborée avec un certain nombre de principes basé sur l’accord préliminaire de Ouagadougou. Qu’on le veuille ou non c’est un document capital. Je me suis référé à l’accord de Ouagadougou et je ne veux pas faire de rupture. Je continue sur cette lancée. Cette feuille de route doit être consensuelle.
Elle indique la forme, les équipes et les schémas des négociations….. Que vous voulez ou pas, l’accord de Ouaga est un document de base malgré ses imperfections. C’est cet accord qui a permis d’organiser les élections présidentielles », c’est en substance ce qu’a déclaré le Haut représentant du président de la République pour les pourparlers inclusifs inter-maliens, Modibo Keïta devant les représentants des partis politiques. Avant d’ajouter qu’il avait trois objectifs en rencontrant les signataires et les adhérents de l’Accord de Ouaga à savoir : prendre contact avec eux, porter le message de paix du président de la République et demander leurs suggestions pour la suite des négociations. « Cette feuille de route a été élaboré par mon équipe personnelle.
Ceci a été fait pour que nous ne soyons pas pris en otage par d’autres feuilles de route car quatre autres feuilles de route étaient en préparation », a précisé le haut représentant. Selon lui, certains groupes armés ont souhaité une médiation internationale. Et de poursuivre qu’il a été demandé à l’Algérie d’abriter les deux phases à savoir la phase de validation de la feuille de route et la phase de négociation. A l’en croire, la troisième phase, celle de la signature de l’accord de paix doit se faire au Mali. L’ancien premier, Modibo Keïta a souligné qu’il est prévu dans cette feuille de route une adhésion très large impliquant les communautés au processus de négociation. A cet effet, quatre commissions de travail ont été formés :
Il s’agit de la commission chargé du volet politique et institutionnelle, la commission chargé des problèmes sécuritaires, la commission chargé du volet socio-économique et la commission chargé de la justice et de la réconciliation. En outre, Modibo Keïta rappelle la formation d’un collège de médiateur, composé de l’Union Africaine, la Cedeao, l’Algérie et les Nations Unies et d’un collège de facilitateur comprenant l’Union Européenne, l’Union Africaine, des pays du champ, la France, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Suisse.
En réponse aux questions des leaders politiques, le haut représentant a indiqué que le Mali a certes un problème mais « refuse de croire que nous allons négocier le couteau à la gorge », a-t-il dit. A l’en croire, les partis politiques sont des acteurs incontournables dans le processus de négociation. Pour lui, la guerre n’est pas la solution au problème. Ce n’est plus le cœur mais le tonus cérébral qui pourra résoudre le problème, a-t-il conclu.
Aguibou Sogodogo