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L’Indépendant N° 3541 du 11/7/2014

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Au nom de la lutte contre le terrorisme au Mali : L’opération Serval sera maintenue
Publié le vendredi 11 juillet 2014  |  L’Indépendant


© aBamako.com par DR
Opération Serval: mission de l`armée française au Mali
11 au 12 janvier 2013 : arrivée de la compagnie du groupement terre sur l`aéroport de Bamako.


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Comme l’on pouvait s’y attendre, l’Opération Serval, lancée le 11 janvier 2013 pour reconquérir les villes du nord du Mali et chasser les narco-jihadistes qui s’étaient emparés de ces lieux, sera encore maintenue. Cette confirmation a été faite par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, actuellement en visite en République centrafricaine. Il a motivé cette décision par le fait que la menace jihadiste n’a pas complètement disparu du Mali.

Ainsi, contrairement à ce que certains craignaient, la fin de l’Opération Serval au Mali n’est surement pas pour demain. Elle a même de beaux jours devant elle, à en croire le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Ce qui motive cette décision, c’est le fait que même affaiblie, la menace narcojihadiste n’est toujours pas anéantie.

Pour preuve, depuis la fin de la guerre conventionnelle qui a permis de neutraliser plusieurs chefs terroristes et de reconquérir les principales villes du septentrion malien, plusieurs actions de guérilla ont été menées. Celles-ci ont visé particulièrement les casques bleus de la MINUSMA et les militaires maliens. Il convient de préciser que cette position de l’Hexagone confirme l’inquiétude du journaliste français spécialiste de l’Afrique, Antoine Glaser, qui déclarait en novembre 2013 que » la France est piégée au Mali pour de nombreux mois, sinon de nombreuses années « .

La sécurité totale du septentrion malien est loin d’être rétablie. Raison pour laquelle il est nécessaire que Serval soit également regardante sur les agissements des groupes armés du nord du Mali, qui continuent d’étendre leurs zones d’influence en s’emparant de plusieurs localités du nord du pays. Et ce, au grand dam des autorités maliennes réduites à condamner avec la dernière. Une situation qui favorise l’infiltration des éléments jihadistes et même des narcotrafiquants étant donné que la frontière entre ces groupes est souvent très mince, voire perméable.

Du reste, à côté des revendications indépendantistes des rebelles du MNLA figurent d’autres qui visent à imposer l’islamisme radical que continue de prôner le HCUA, mouvement dirigé par un ancien lieutenant d’Iyad Ag Ghali et constitué essentiellement de transfuges d’Ançar Dine. Une situation qui prouve la fragilité de la paix dans le nord du Mali et qui serait sans doute l’une des raisons du maintien de l’Opération Serval.

Par ailleurs, il faut signaler que dans cette expédition punitive contre les terroristes, la France est faiblement soutenue. La communauté internationale, en particulier ses partenaires européens sur qui elle comptait énormément, privilégient la formation des soldats maliens et le renforcement de leur capacité. Les troupes de la CEDEAO, qui forment l’ossature de la MINUSMA, sont très limitées.

D’ailleurs, celle-ci n’est toujours pas à 100% de ses moyens. A côtés de celles-ci, il y a les soldats tchadiens et nigériens qui sont les plus aguerris de la région et les principaux soutiens de la France dans cette guerre. La collaboration entre les pays du champ se fait toujours attendre bien qu’ils soient les premiers concernés par le fléau de l’insécurité. L’armée malienne commence à peine à se remettre d’une division profonde provoquée par le putsch du 22 mars 2012.

Rappelons que dans le cadre de son nouveau dispositif régional, la France a prévu de mobiliser 3 000 hommes dont le gros des troupes sera stationné au Mali avec 1 000 hommes contre 1 600 actuellement et au Tchad avec 1 250 soldats contre 950 actuellement. Elle va également activer ses bases en Mauritanie, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad.

Mais la légitimité de cette action va dépendre de la signature d’un accord de coopération militaire qui provoque beaucoup de remous au Mali. Cependant, des sources bien informées précisent qu’il pourrait être signé dès le 16 juillet prochain lors de la visite de Jean-Yves Le Drian à Bamako. Wait and see !
Massiré Diop

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