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Accord de défense avec la France : la question de confiance
Publié le samedi 12 juillet 2014  |  Nouvelle Libération




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La signature d’un accord de défense avec la France relève de notre souveraineté déjà très mal en point avec l’exception kidaloise créée par le président français Hollande qui a servi gracieusement, peut-on dire, la capitale de l’Adrar des Ifoghas sur un plateau d’argent au MNLA, le cheval de Troie des terroristes jihadistes. Cette « trahison » a hérissé le peuple malien et une partie de son avant-garde éclairée, plus particulièrement le MP22 pro putschiste. Mais c’est une problématique qui pose la question de confiance entre nous et la France.
Il y a seulement cinq mois, les responsables du mouvement populaire du 22 mars étaient face à la presse, le mercredi 15 janvier 2014 dans les locaux de la Radio Kayira. Ils ne sont pas allés par quatre chemins pour envoyer le message à IBK lui intimant de ne pas signer l’accord de défense avec la France.

Dans un communiqué lu par Mohamed Tabouré, son secrétaire à la communication, le Mp22 soutenait que le président Ibrahim Boubacar Keita planifie, en cachette, la signature à Bamako d’un accord de coopération de défense entre le Mali et la France pour le 20 janvier 2014.

Le MP22 a cru de son devoir d’alerter tous les patriotes maliens sur le peu que l’on sait de cet accord tenu secret. Jean Yves le Drian, ministre français a levé le 31 décembre 2013 un coin du voile à ce sujet, avec parcimonie. « La relation de défense de la France et du Mali est appelée à se pérenniser. L’objectif commun de la lutte contre le terrorisme sera inscrit dans cet accord » avait-il dit. Ainsi, au nom de la « lutte contre le terrorisme » et de prétendus « succès » de Serval, le ministre annonça que « le nouvel accord franco-malien ira au delà d’une simple coopération de défense classique ». C’est d’abord que « Serval servira de force réaction rapide » pour l’armée malienne !

Qui a demandé cela à la France ? Qui a autorisé IBK à le signer ?
Ensuite la France veut faire main basse sur la base militaire stratégique de Tessalit, car « Serval se concentrera sur Tessalit, dans le Nord, point stratégique à proximité de l’Algérie, ainsi que sur Gao, où stationnent quatorze cents soldats, dans une moindre mesure, Bamako »

Le clou est que l’armée malienne est théoriquement et pratiquement interdite à Kidal où stationnent 1200 Tchadiens et où, nous citons : « Bamako promet des policiers et des gendarmes, ses soldats devant se redéployer ailleurs dans le pays. »

Les révélations précisent en outre : « Paris agira selon ses besoins. S’il s’agit officiellement de mieux échanger le renseignement, cela n’ira pas jusqu’à informer au préalable les autorités maliennes des actions entreprises. » C’est dire que l’armée malienne ou ce qu’il en reste, devra rester confinée au sol et partager ce terrain avec des dizaines de « points d’appui français » tandis que La France garde le monopole de l’air avec sa flotte d’hélicoptères et le monopole des aéroports militaires.

Accord synonyme d’occupation du Mali par les troupiers français ?

Le ministre précise qu’ « A Gao, dans une quinzaine de jours, Serval rétrocédera aux autorités nationales la partie civile de l’aéroport de Gao. Une deuxième piste, à vocation militaire, est en travaux ».

L’accord du 20 janvier va donc conférer une base juridique légale à l’occupation « pérenne », c’est-à-dire éternelle du Mali par des troupiers français, dont le nombre, les mouvements et les objectifs de lutte resteront secrets pour le gouvernement malien, à plus forte raison pour le peuple et varieront selon la seule volonté de l’Elysée. Une telle recolonisation déjà mise en œuvre au nord est totalement inacceptable!

En outre, cet accord sera assorti d’un « partenariat régional au Sahel » , où la France affiche l’objectif de mobiliser « une force de trois mille hommes, spécialisée dans la lutte antiterroriste et la coopération avec les armées locales. Une quinzaine de points d’appui seront maintenus, ou créés, dans la bande sahélienne et en Afrique de l’Ouest ». On ne parle plus de base ni même de forces prépositionnées, mais d’un dispositif souple et beaucoup plus économe, pouvant être armé et commandé du territoire français, à l’instar des « nénuphars » américains disposés dans une dizaine de pays du continent à des fins antiterroristes. On est absolument loin des proclamations creuses de« réduction des troupes » dont se vante Hollande et Le Drian ; pour mieux masquer l’agressivité et l’interventionnisme accrue des impérialistes français et leur détermination à s’ériger en gendarme de l’Afrique en étroite connexion avec les USA.

Des plans impérialistes ?
En somme, l’accord de défense et le partenariat régional au Sahel constituent au fond un véritable accord de substitution au nord des troupes françaises, mauritaniennes, nigériennes à l’armée malienne.

Les plans impérialistes nous indiquent que l’armée malienne, progressivement détruite par Alpha Oumar Konaré puis ATT et à présent éradiquée et décapitée par IBK, avec l’arrestation des patriotes du 22 mars et du 30 avril, est en passe d’être réduite à néant, pour faire place nette à l’OTAN, son programme AFRICOM, à l’Union Européenne et son EUROCORPS.

Le choix de la date du 20 janvier 2014 avait particulièrement outré les leaders du MP22 qui y voyaient « le témoignage d’une insulte suprême aux idéaux patriotiques d’indépendance et de souveraineté nationale qui font la fierté des maliens. La France n’a jamais digéré l’évacuation des troupes coloniales françaises le 20 janvier 1961, opérée sous la direction de Modibo Keita. Les colonialistes français de tous bords, libéraux comme socialistes en paroles, sont en passe de se servir de leur homme de main, IBK, pour assouvir leur haine et plans historiques de partition et de dépeçage du Mali et leur sordide volonté de revanche, y compris sur la date » !

Le MP22 a donc appelé l’ensemble des forces patriotiques maliennes à se lever comme un seul homme, « pour interdire à IBK de signer cette trahison infâme et lutter pour le départ de Serval et des troupes étrangères».


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