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Les Coups de la vie : sa fortune se nourrissait du sang humain !
Publié le samedi 12 juillet 2014  |  Nouvelle Libération




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Je suis ressortissante d’un pays de la sous-région et je vis à Bamako depuis plusieurs années. J’ai été témoin d’une histoire que ma propre sœur a vécue et cela m’a profondément bouleversée. Cela date de longtemps et j’aurais pu retourner dans mon pays, mais je me suis habituée à Bamako et en plus, j’y ai fondé une famille. Aujourd’hui, si on me demande de retourner au pays, j’aurais du mal à le faire, car trop de mauvais souvenirs pèsent encore sur ma conscience.

Depuis toute petite, ma sœur Aminata était très brillante à l’école. Notre père était fier d’elle. Après le Bac, elle a opté pour des études de langue parce qu’elle voulait embrasser une carrière journalistique. Après sa maitrise, elle est allée faire un MBA en communication aux Etats-Unis. De retour au pays, elle n’a pas eu du mal à se trouver du travail.

Quelques années après, Aminata était devenue une très belle jeune dame. Tous les hommes lui couraient après, mais elle ne s’intéressait à personne. Elle disait que son boulot était plus important que tout. Moi, j’étais tout simplement fier d’avoir une sœur comme elle. Elle me racontait tout sur sa vie professionnelle et sentimentale.

Nous étions très complices. Le cabinet de communication dans lequel Aminata travaillait était le plus grand de tout le pays. Elle était chargée d’interviewer les grands hommes du pays, les hommes riches, les hautes personnalités de l’Etat. Et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux, ces hommes dont la fortune reste un mystère. Et c’est Aminata qui avait la lourde tâche de percer leurs mystères.

Je l’aidais beaucoup en lui donnant certains noms puisqu’Aminata était restée longtemps absente du pays. Le plus riche de tous, c’était Lamine. Sa fortune s’élevait à des milliards de nos francs. La moitié des biens de la ville lui appartenait. Transport, élevage, commerce, immeuble, industrie…

Partout où on parlait de prospérité, son nom était mentionné. Il était puissant. Même les autorités étaient à sa merci. Pour obtenir un rendez-vous avec lui, Aminata avait mis deux mois. La rumeur disait dans le pays que la fortune de Lamine n’était pas claire et Aminata voulait en savoir plus, à tout prix.

Le jour de son rendez-vous, ma sœur se voulait particulière. Elle tenait à donner une bonne impression à ce puissant homme. D’après ce que ma sœur m’a raconté, lorsqu’elle est arrivée chez «Bâbâ» (c’est ainsi que tout le monde l’appelait), tout était luxueux, tout brillait. On pouvait facilement se perdre dans sa maison, tant elle était vaste.

M. Lamine l’avait reçue dans l’une de ses nombreux salons. Aminata était fascinée par tout ce luxe. M. Lamine l’avait bien reçue. Pendant l’interview, il la dévisageait et lui souriait pour la mettre en confiance. Elle en a profité pour avoir toutes les informations dont elle avait besoin. Lamine n’a rien caché de sa vie familiale. Il lui a confié qu’il avait quatre femmes et quinze enfants, et a ajouté que ma sœur sera la cinquième.

Ma sœur en a ri, car elle était persuadée que c’était impossible qu’elle puisse se marier à un polygame, même s’il était le plus riche du pays. Pour elle, Lamine avait beaucoup d’argent, mais il était trop barbare à son goût et pas très propre malgré sa richesse. Après l’entretien, Lamine lui a remis une enveloppe de 500 000FCfa, en insistant sur le fait qu’elle deviendrait sa 5ème épouse.

Aminata a refusé cet argent, mais il a insisté pour qu’elle accepte. Elle n’a accordé aucune importance à ses dires sur le moment. Or, Lamine c’était renseigné sur notre famille et avait déjà préparé sa stratégie de conquête. Au fur et à mesure que les jours passaient, Aminata me parlait de plus en plus de Lamine. Lorsque je luis disais qu’elle était amoureuse de lui, elle criait au scandale.

Mais, ce qu’elle ne savait pas, c’est que Lamine était venu voir nos parents pour ses intentions. Ils recevaient beaucoup de cadeaux de sa part à l’insu d’Aminata. Moi, j’étais chargée de faire comprendre à ma sœur qu’elle devait accepter d’être l’épouse de Lamine et c’est ce que je faisais à chaque fois qu’on avait l’occasion de parler de lui. Je lui disais qu’à ces côtés, elle serait une grande dame avec tous les honneurs que cela implique.

Contrairement aux autres épouses, elle serait la plus aimée et la plus proche de ses biens. Puisqu’elle était instruite. J’étais devenue le bras droit de Lamine, car il était persuadé que j’étais seule à pouvoir convaincre ma sœur. Un soir, toute la famille a convoqué Aminata. Elle était très surprise de voir nos oncles, notre père, notre mère et nos tantes réunis pour lui parler.

Elle était inquiète. Ce jour-là, un des oncles qui avait pris la parole lui a tout simplement annoncé qu’elle serait l’épouse de Lamine et que la famille avait déjà accepté la dot. Ma sœur a regardé toute l’assemblée et nous a annoncé que jamais elle n’épouserait Lamine, cet homme sale. Mon père lui a fait savoir que la famille avait accepté la dot et tous les cadeaux de Lamine.

Aminata était vraiment en colère. Comment pouvait-on décider de son sort à son insu ? Elle a quitté la maison. Il fallait maintenant trouver les moyens de la persuader d’épouser Lamine. Mes parents ont commencé à voir des marabouts avec ma complicité. Et Lamine de son côté ne dormait plus, il utilisait les services de grands marabouts du pays pour pouvoir envoûter ma sœur. Aminata, sous l’effet de ces envoûtements, a fini par accepter d’épouser Lamine.

Son langage avait changé. Elle ne disait plus qu’il était sale. Je la sentais de plus en plus amoureuse de lui. Intérieurement, je me disais que les marabouts avaient réussi leur boulot. Inutile de vous dire que le mariage de la cinquième épouse de Lamine a été des plus pompeux. Cinquante millions pour boire et manger seulement. Pour la dot, 100 complets de pagnes, des bijoux, et six millions de FCfa.

Aminata a intégré son foyer, dans la maison de Lamine avec ses coépouses. Lamine l’a installée dans une très belle demeure. Mais, lui interdira d’entrer dans une chambre, car, avait-il dit, elle lui servait de lieu de prières et de jeûnes. C’était un endroit interdit aux femmes. Je sentais ma sœur très heureuse avec son mari.

Elle avait tout ce qu’elle voulait. Je jouissais moi aussi de la fortune de Lamine. Ma sœur changeait de voitures tout le temps. Les bijoux en or, en diamant, elle en avait de toutes sortes. Elle me racontait tout sur sa vie de couple. Je lui donnais des conseils, car avec ses coépouses, les choses n’étaient pas faciles. Un jour, Lamine est allé en voyage dans un petit village à la recherche de nouveaux marchés.

Je savais ma sœur très curieuse, mais pas au point de désobéir son mari. Mais, je m’étais trompée. Aminata savait où Lamine cachait la clé de cette chambre secrète et en son absence, elle a osé entrer dans la chambre sacrée de Lamine. Elle n’aurait jamais dû y accéder, car tous les malheurs ont commencé à partir de ce jour.

Aminata y a découvert une vingtaine de petits canaris remplis de sang humain et de morceaux de chair humaine. Elle s’était mise à crier et était ressortie aussitôt, mais le mal était déjà fait. Elle s’était réfugiée dans sa chambre, mais affolée. Un peu plus tard dans la soirée, elle a commencé à souffrir de violents maux de tête.

Malgré les calmants, qu’elle a avalés, elle souffrait le martyr. Lamine est rentré plutôt que prévu de son voyage. Il est entré dans la chambre d’Aminata et comme s’il était informé de ce qu’elle avait fait, il lui a dit qu’il était désolé, mais qu’elle allait mourir. Il lui a appris que dans cette chambre, se trouvaient ses fétiches qui ne supportaient pas la présence des femmes.

Elle s’était mise à pleurer. C’était là que sa folie a commencé. Nous sommes allés la chercher pour essayer de la traiter. Nous avons fait le tour de tous les marabouts du pays, mais Aminata ne s’en sortait pas. Elle avait peur qu’on la laisse seule. Lorsqu’elle avait mal, elle criait si fort que toute la famille se mettait à pleurer avec elle. C’était dommage qu’un si beau mariage se termine ainsi. Lamine a disparu avec ses millions.

Seule la famille la soutenait. De féticheur en féticheur, Aminata a complètement perdu la raison, elle ne reconnaissait plus personne. Lamine vivait tranquillement chez lui comme si de rien n’était. J’ai essayé de le rencontrer à plusieurs reprises pour qu’il nous vienne en aide pour les soins d’Aminata. Il a refusé de me voir et nous a fait dire qu’il ne voulait plus avoir à faire à notre famille et qu’il serait mieux qu’on déménage de la ville, sans laisser de traces. Je n’ai pas pris ses menaces au sérieux jusqu’à ce qu’on nous agresse à la maison.

Heureusement, ce jour-là, j’étais avec Aminata dans un petit village pour les soins, car c’est elle et moi qui étions visées en priorité. Aminata avait trop de choses. C’est donc la raison pour laquelle j’ai quitté mon pays pour venir ici à Bamako avec ma sœur. Ma sœur est toujours folle, mais heureusement, j’ai rencontré un homme compréhensif qui a accepté de vivre avec moi et de s’occuper de ma sœur.

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