Si le Mali ne fait plus la une des journaux, le pays n’en reste pas moins en conflit armé. Un conflit entre État et rebelles qui fragilise la population civile, déjà durement touchée par la pauvreté. Cette situation, le Franco-Malien Ibrahim Casanova refuse de la voir comme une fatalité. Installé depuis 6 ans à Rodez, il a gardé des contacts avec le Mali qu’il a quitté quand il avait 19 ans, et a décidé de créer une association caritative pour venir en aide aux Touregs.
Ainsi est née Telalte. «Je connais la misère et la détresse de ces gens», dit le jeune homme qui a mobilisé autour de lui quelques amis. «Telalte une association qui existait déjà mais qui travaillait d’une façon autonome et sans être déclarée. Elle ne pouvait pas demander de subventions par exemple ou organiser un événement public.»
Le manque d’eau reste un problème
L’association est maintenant déclarée en préfecture. Les membres ont donc les coudées franches pour envisager l’aide qu’ils pourront mettre en place dans le Nord Mali et plus précisément à Meskarad, un petit village situé dans la vallée d’Inchawag. «Le problème, dans cette région, reste le manque de l’eau. Un barrage y a été construit mais il ne suffit pas à la population. Il sert en revanche à la transhumance, aux voyageurs, etc. C’est déjà bien mais insuffisant», explique Ibrahim Casanova qui verrait bien la construction d’un troisième puits en ciment après les deux existants qui ont été réalisés par une ONG européenne.
Les membres de Telalte veulent également contribuer au fonctionnement de l’école primaire. «L’école de Meskerad a trois classes primaires qui fonctionnent bien. Le problème étant qu’elle n’a pas d’argent pour payer les professeurs, la cantine et le pensionnat, regrette Ibrahim Casanova. Il faut savoir que les enfants viennent de très loin, qu’ils ne sont pas véhiculés et qu’ils n’ont pas le temps de revenir chez eux, ni à midi ni le soir. On les garde donc dans les écoles. Parfois ils y restent le week-end aussi, parfois durant toute une saison car les parents ne peuvent pas toujours venir les chercher quand ils le veulent.»
Dans le domaine de la santé, le jeune Franco-Malien a aussi des projets. «Nous voulons construire un dispensaire car il y a un vrai besoin dans la population, surtout pour les femmes et les enfants.»
En matière d’éducation, Telalte se mobilise pour «sensibiliser les parents afin qu’ils envoient leurs enfants à l’école. Il faut savoir qu’un garçon sur trois est scolarisé et seulement une fille sur cinq», ajoute encore Ibrahim Casanova. Mais ces projets ont un coût qu’il faut financer. D’où l’idée de créer un festival touareg. «Il y a très peu de Touaregs en France et notre culture n’est pas très connue. J’aimerais créer un festival d’art et de musique sur trois jours.
C’est l’occasion de faire connaître le chant, l’artisanat, la musique, le cinéma», détaille Ibrahim Casanova qui, à terme, voudrait développer Telalte pour qu’elle dépasse les frontières aveyronnaises et que ce festival musical devienne une référence. Cela permettrait à l’association de financer de nombreuses actions pour venir en aide à la population confrontée à une situation «où plus rien ne marche. Les banques, l’administration..., rien ne fonctionne à cause du conflit, tout est bloqué». Du travail en perspective pour les bénévoles de Telalte.
Telalte recherche des bénévoles. Les personnes également intéressées pour faire des dons peuvent appeler le 0635458650 ou envoyer un mail à telalte@mail.com Un site internet est en préparation: telalte.org