Convaincue qu’elles sont une force pacifique pour le changement et que la guerre est un fléau de trop, des femmes du Mali épris de justice globale et de sécurité humaine au Mali, sous la houlette de Aminata Dramane Traoré, ont lancé le 12 juillet 2014 au Centre Amadou Hampaté Ba (CAHBA), l’alternative « Bandeya ».
« Notre initiative alternative dénommée ‘’Bandeya’’ qui voudrait dire la solidarité effective entre les enfants d’une même femme, mais qu’on peut extrapoler à toutes les enfants du Mali, dans le contexte actuel de notre pays, vise à donner de la voix aux femmes maliennes », a indiqué Aminata Dramane Traoré.
Avant de rappeler qu’en juin 2013, à l’issu d’une grande réunion de la société civile des pays du champ à Alger, elles se sont engagées à réfléchir sur des solutions alternatives.
« Et, une des solutions, c’est l’implication des femmes et mères pour la résolution de la crise », a-t-elle indiqué. Aminata Dramane Traoré pense que les questions économiques ont une grande place dans la crise malienne. « Les groupes armés grossissent dans des contextes où l’Etat et la communauté internationale n’arrivent pas à proposer des alternatives aux jeunes qui ploient sous le poids du chômage », a-t-elle déclaré.
Donc, à travers cette nouvelle initiative, des femmes du Mali veulent amener les gens à sortir des faux défis pour aller à l’essentiel. Aminata Dramane Traoré pense qu’il faut qu’on arrive à faire le lien entre ce qui nous arrive et l’échec des objectifs de développement pour le millénaire. « Personne ne peut aujourd’hui dire que le sud du Mali est mieux développé que le nord du Mali. Mais, il y a des efforts à faire à destination du nord, étant attendu que l’environnement est très hostile », a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter que les femmes du Mali, quelles soient du sud ou du nord, sont les mères des soldats qui tombent au nord.
Sans être foncièrement opposée à la signature d’un accord entre le Mali et des Etats dans le monde, Aminata Dramane Traoré dit que le souci des maliens c’est de savoir de quoi les accords parlent. Mais, elle pense que le monde entier doit savoir que le pays de Modibo keita, qui avaient demandé à l’armée française de quitter son territoire au moment de l’indépendance, fait aujourd’hui l’objet de pression de tous les genres pour que l’armée française revienne s’installer dans les limites de se frontières.
En attendant de publier le manifeste et l’appel de l’alternative « Bandenya », il faut dire que cette initiative a été saluée par plusieurs personnes. Karamoko Bamba du Mouvement N’Ko, après avoir salué l’initiative des femmes, s’est interrogé sur ce qu’il y a à négocier avec les groupes armés. Selon, lui, il va falloir que les maliens qu’ils soient du nord ou du sud, acceptent de mettre en cause leur mode de gouvernance. Selon lui, le détournement des aides en direction du nord par certaines élites du pays, explique en partie la crise que vit le Mali.
Mamadou Bouya Simpara est convaincu que tout ce qui arrive au Mali tire sa source de la pauvreté.
à Safi, elle pense qu’il est temps que les maliens ouvrent les yeux, car ceux qui sont venus au Mali sous le prétexte d’aider notre pays, sont aujourd’hui ceux-là même qui nous créent des problèmes. Le célèbre peintre Ismaël Diabaté est convaincu que le Mali est peuplé par des frères et sœurs du nord au sud. Pour cela, il pense qu’il y a une grosse duperie dans la crise du nord. « Comme toute guerre finie par le dialogue, il faut qu’on y aille rapidement pour une solution définitive », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter qu’il ne croit pas à une solution militaire. Pour sa part, Fatoumata Mint Fadel pense que la crise du nord tire sa source au sud.
Selon elle, cette crise est la conséquence du fait qu’au Mali personne ne pense à la nation, mais chacun pense à sa poche. « La pauvreté a poussé de nombreux jeunes à rejoindre les rangs des groupes armés », a-t-elle indiqué. Avant d’inviter les femmes maliennes à se donner la main pour une solution définitive. Aminata Diawara de l’union nationale des femmes musulmanes, en son nom personnel, s’est engagée à soutenir l’initiative, en attendant d’informer les autres membres de son association.
Assane Koné