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L’Essor N° 17722 du 15/7/2014

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Front social : L’UNTM durcit le ton
Publié le mercredi 16 juillet 2014  |  L’Essor


© aBamako.com par A.S
Pour dénoncer la situation de Kidal: L`UNTM marche
Bamako, le 22 mai 2014.L’Untm a battu le pavé ce jeudi pour dénoncer la situation de Kidal.


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La centrale syndicale dénonce la hausse des tarifs de l’eau et de l’électricité et face au « manque de volonté de dialogue du gouvernement », elle n’exclut pas la grève
L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) n’est pas satisfaite de ses relations avec le gouvernement. Et si la situation ne s’améliore pas, la centrale syndicale entend durcir le ton, voire tout simplement aller en grève pour soutenir ses revendications. C’est le principal message délivré lors de la conférence de presse que son secrétaire général a animé hier à la Bourse du travail. Détonateur de la mauvaise humeur syndicale : la récente hausse des tarifs de l’eau et de l’électricité.

Dans un exposé liminaire, le secrétaire général de l’UNTM a dénoncé

l’inobservation par les autorités des engagements de l’Etat consacrés dans la loi des parties (protocole d’accord de 2007 et accords subséquents) et exigé, entre autres, une diminution progressive du coût de l’électricité et de l’eau. Yacouba Katilé a aussi cité les immenses sacrifices consentis par la centrale tout au long de la crise multiforme que le pays a connue.

« Comme en témoignent nos différents courriers et communiqués de presse, nous n’avons pas cessé d’attirer l’attention des autorités sur les engagements souscrits par l’Etat vis-à-vis de l’UNTM », a-t-il souligné, rappelant que l’Etat s’était formellement engagé à une réduction progressive du coût de l’électricité et de l’eau et que ces engagements constituent la loi des parties.

Accusant les autorités de fouler « au pied leurs obligations », le patron de la centrale syndicale a usé de mots très durs comme « mauvaise foi » et même « forfaiture ». La centrale exige, par conséquent, la mise en œuvre intégrale du protocole évoqué plus haut.

L’UNTM reproche notamment au gouvernement sa volonté d’imposer « au forceps » l’augmentation du coût de l’électricité « sur fond de battage médiatique avec des tournures confuses destinées à tromper le peuple sur les réelles incidences de cette hausse ». La centrale s’interroge sur le rôle et la place des centrales hydroélectriques (Manantali, Sélingué…) des interconnexions avec les réseaux des pays voisins ou encore des immenses crédits alloués pour leur mise en route.
L’UNTM, contestant le discours officiel, assure que la hausse atteindra bien toutes les couches sociales, ne serait-ce qu’à travers l’inévitable poussée inflationniste sur les prix de tous les produits dont la production utilise l’énergie.

Yacouba Katilé a prolongé ses critiques par des propositions pour redresser la société nationale d’électricité (EDM-SA) par de véritables réformes structurelles. Il a ainsi préconisé le remboursement intégral des arriérés de factures d’EDM, la réduction des charges de fonctionnement, l’assainissement de la gestion interne de la société, une lutte implacable contre la fraude interne et externe dont EDM est victime, la vulgarisation jusqu’à la généralisation des compteurs prépayés « I Sago » pour que chaque abonné paie réellement ce qu’il consomme, ou encore l’investissement dans les recherches sur les sources d’énergies renouvelables.
Le secrétaire général de l’UNTM a rappelé que la centrale syndicale avait mis en sourdine toutes ses revendications, par souci de sacrifice et de responsabilité, depuis la crise déclenchée en mars 2012.

Selon lui, l’engagement pour la régularisation de la grille indiciaire consacré depuis 2012 a été « insidieusement vidé de sa substance pendant qu’aucune autre institution de la République n’a renoncé à ses avantages et autres émoluments évoluant du reste crescendo ».

A l’issue de leur 12ème congrès, rappelle-t-il, les travailleurs ont exigé du bureau exécutif une mise en œuvre intégrale de l’ancien protocole et la satisfaction de nouvelles revendications consignées dans le nouveau cahier de doléances.

L’UNTM va donc lutter contre la cherté de la vie et refuser l’extrême indigence des salariés. L’augmentation significative de la valeur indiciaire fait aujourd’hui partie de ses priorités, indique le conférencier qui estime que « malgré la crise, des efforts sont possibles, comme nous l’avons vu par le passé ». Yacouba Katilé a regretté que depuis le dépôt officiel du cahier des doléances, les autorités n’aient pas voulu rencontrer responsables syndicaux, à fortiori ouvrir les négociations sur les revendications des travailleurs.

Déterminée à jouer son rôle de premier plan dans la refondation et la reconstruction de notre pays, l’UNTM, prévient son secrétaire général, est inquiète et préoccupée et appelle à la consolidation du front social. La centrale brandit l’arsenal de moyens légaux à sa disposition et prévient : « nous ne nous contenterons certainement pas des communiqués de presse, des dénonciations, des conférences de presse et des lettres de protestation ».

En clair, l’UNTM pourrait recourir à son arme ultime, la grève, si le gouvernement n’ouvre pas des « négociations sérieuses ». Et il n’est pas exclu qu’elle aille avec d’autres centrales syndicales pour faire aboutir les revendications, annonce Yacouba Katilé.
A. LAM

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