Finalement, chaque jour qui passe, l’horizon de voir un Mali pacifié, s’assombrit davantage. En effet, au moment où les groupes armés se concertent pour avoir une position commune en vue des prochaines négociations d’Alger, les responsables politiques maliens s’entredéchirent au nom d’une prétendue guerre de positionnement.
Rappelons qu’après la visite mouvementée du premier ministre, Moussa Mara dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas, le 17 mai dernier et les affrontements meurtriers du 21 mai, les groupes armés qui sévissent dans la partie septentrionale de notre pays avaient réclamé le départ du chef du gouvernement.
Pour le porte-parole des rebelles, la décision du premier ministre de se rendre dans leur fief relève de la pure provocation. En représailles, les irrédentistes avaient réclamé son départ.
A la mi-juin de cette année, l’opposition parlementaire a pris le relais à travers le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement. La suite on la connait, les députés de la mouvance présidentielle, composés majoritairement des élus du RPM, ont rejeté cette motion accordant ainsi leur entière confiance au chef du gouvernement.
La question qui taraude l’esprit des Maliens dans leur majorité est de savoir : qu’est-ce qui a pu se passer en un mois pour que les députés du parti présidentiel décident de faire partir le locataire de la primature.
On se demande sur l’opportunité de cette volonté de débarquer le premier ministre surtout en ce moment où tous les Maliens doivent s’unir face au péril jihadiste et indépendantiste qui menace le pays.
Dans un premier temps, ce sont les groupes armés qui ont réclamé le départ du premier ministre. Ensuite, l’opposition parlementaire est revenue à la charge à travers une motion de censure contre le gouvernement. Et, maintenant, ce sont les responsables du parti des tisserands qui montent au créneau pour enfoncer le clou. Finalement, le citoyen lambda ne sait plus où donner de la tête face à des demandes de plus en plus pressantes de départ du premier ministre. Une situation qui risque véritablement d’affaiblir davantage la position malienne sur la scène internationale. Car, tous les observateurs s’accordent à dire que le seul combat qui vaille aujourd’hui c’est l’union sacrée pour sauver le Mali en péril.
De ce fait, les responsables politiques du Mali doivent taire leurs divergences afin d’abréger les souffrances des pauvres citoyens, qui n’aspirent qu’à la paix et la stabilité. Seul gage d’un développement durable et harmonieux.
Ainsi, les prochains jours nous édifieront sur la suite que donnera le chef de l’État à cette requête devenu très partagé.