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L’Essor N° 17723 du 16/7/2014

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Paix et réconciliation au Nord : Le rôle majeur de la religion
Publié le jeudi 17 juillet 2014  |  L’Essor


© aBamako.com par a
Audience accordée par le Chef de l`Etat par intérim au Président du haut Conseil Islamique du Mali El Hadj Mahmoud Dicko.
Bamako,le 13 janvier 2013 à la résidence du Chef de l`Etat. Le Pr Dioncounda Traoré a reçu El Hadj Mahmoud Dicko.


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La religion est essentielle pour la paix dans le Nord du Mali. Imams et journalistes peuvent jouer un rôle important dans la promotion de la paix en stimulant le dialogue sur la tolérance religieuse. Telles sont les conclusions de la recherche menée par l’organisme de coopération des Pays-Bas, ICCO et l’ONG néerlandaise Kerk in Actie (Eglises en Action) sur le rôle de la religion dans la consolidation de la paix dans la Région de Tombouctou.

L’étude menée par ICCO et Kerk in Actie, en coopération avec leur partenaire malien le bureau d’études CERCAD, montre que les personnes interrogées ont perdu leurs certitudes en ce qui concerne leur croyance. Selon le directeur régional d’ICCO à Bamako, Leo Spaans, « beaucoup de musulmans modérés à Tombouctou se demandent comment il est possible que les djihadistes utilisent notre religion pour installer la haine ? Les imams spécialement formés pour répondre à cette question pourraient aider leurs concitoyens et musulmans modérés à résister à l’influence des djihadistes »

L’étude s’articule autour de différents axes d’analyse et de constats, à partir desquels sont formulées plusieurs recommandations. « Avoir plus de connaissance sur l’islam peut aider les chefs religieux tolérants à ne pas se laisser intimider par les combattants djihadistes », a assuré Leo Spaans en commentant les conclusions de l’étude. « Ensuite, ajoute-t-il, entraîner les journalistes et modérateurs à amorcer un dialogue ouvert et constructif pourrait aider les gens à développer des points de vue différents».
Les stations de radio de proximité
L’utilisation des nombreuses radios existant dans la région est également un autre moyen de stimuler un dialogue ouvert et constructif : « En utilisant la radio, les gens pourront être impliqués dans le débat et ensuite encouragés à avoir des discussions religieuses en famille, entre amis, au travail, etc. »
La population de Tombouctou est à quatre vingt dix pour cent constituée de musulmans modérés. Ils ont vécu en paix pendant des siècles avec des personnes pratiquant d’autres religions, y compris des chrétiens et des animistes. Lorsque les djihadistes ont occupé en 2012 le Nord du Mali, ils ont installé la haine et la peur. Ils ont imposé la loi islamique, la charia, et la violence. Même après qu’ils aient été expulsés par l’armée française, il existe toujours beaucoup de confusion chez le citoyen. « Les gens qui ont terrorisé leurs concitoyens pendant l’occupation et ceux qui étaient leurs victimes doivent maintenant essayer de revivre ensemble », selon Leo Spaans.
Les femmes
L’arrivée des soit disant djihadistes dans la région a eu des conséquences néfastes sur la situation des femmes et des jeunes. Aussi l’étude met-elle un accent particulier sur le cas des femmes et des jeunes. Leo Spaans relève que « leurs droits ont été très limités ; soudainement, elles ont été obligées de se voiler complètement ». Et pourtant, constate le représentant régional de ICCO, ce sont précisément les femmes et les jeunes qui ont organisé des protestations contre les occupants, souvent au péril de leur vie « Bien que traditionnellement les femmes ont peu à dire dans les organisations et institutions officielles, leur influence se manifeste dans les circuits informels ».
Aussi, par la mise en place d’un programme à Tombouctou, Leo Spaans espère-t-il que ICCO et Kerk in Actie pourront mettre en œuvre les recommandations de cette étude. « Mais cela va dépendre du financement extérieur », commente-t-il en ajoutant : « Mais une autre incertitude est que la situation dans la région est très instable ».
Pendant l’étude de ICCO/Kerk in Actie et CERCAD, plus de 70 personnes, y compris les chefs religieux, les autorités traditionnelles, les membres des organisations de la société civile, les jeunes et les femmes, ont été interrogées. CERCAD a également eu des échanges avec plus de 500 participants du forum pour la réconciliation organisé à Tombouctou par le gouvernement malien.
Contact: ICCO Coopération
Bureau Régional Afrique de l’Ouest, Hamdallaye ACI 2000
Tél. 20 29 31 13 / 44 90 14 46

Sekou Kane
Expert Assistance humanitaire
Bureau Regional Afrique de l’Ouest- ICCO
Kane.sekou@icco-cooperation.org

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