BAMAKO - Le responsable de mouvements de jeunes Maliens
hostiles aux islamistes du nord du Mali, dont l`entourage avait annoncé "l`enlèvement" par des inconnus à Bamako, a été "arrêté" et était détenu par les services de renseignements, a appris l`AFP vendredi de source sécuritaire.
Selon cette source, Mahamadou Diouara, chef de la milice baptisée "Bouyan Ba Hawi" (BBH, "la mort vaut mieux que la honte" en langue songhoï) a été arrêté la semaine dernière par des agents de la Sécurité d`Etat" en même temps qu`un autre responsable de BBH, Youssouf Ndaou.
Elle n`a pas souhaité fournir de détails, notamment sur la date de leurs arrestations, leurs lieux de détention et ce qui leur est reproché.
Cette semaine, un membre de BBH avait annoncé à l`AFP que M. Diouara avait été "enlevé" par des inconnus et n`avait, depuis, donné aucun signe de vie. La même source avait indiqué que BBH comptait comptait "quelques centaines" de membres qui s`entraînaient pour aller combattre les islamistes armés occupant le nord du Mali depuis cinq mois.
Le responsable d`un autre mouvement anti-islamistes du nord du Mali dont est membre M. Diouara, le Comité des jeunes pour le suivi de la crise au Nord (CJSC-Nord), avait aussi fait état de son rapt.
Almamy Alphamoye Haïdara, président CJSC-Nord, avait précisé que selon sa famille, M. Diouara avait été enlevé de nuit le 25 août à son domicile.
Il a confirmé vendredi à l`AFP avoir eu connaissance de l`arrestation de M. Diouara: "Maintenant que nous savons où se trouve Diouara, on a l`esprit tranquille. Il est au niveau de la Sécurité d`Etat."
Dans un communiqué publié jeudi, le ministère malien de la Sécurité
intérieur a annoncé avoir démantelé dans la nuit du 29 au 30 août "un camp d`entraînement de jeunes subissant une formation militaire" sur le site en vue d`aller déloger les islamistes du nord du Mali.
Des source policières ont précisé à l`AFP qu`il s`agissait du camp
d`entraînement de BBH, ouvert sans autorisation officielle, et que 32 civils qui s`y préparaient à la guerre ont été interpellés.
"La sécurité des personnes et des biens ainsi que la défense de l`intégrité du territoire national sont une mission régalienne de l`Etat. Par conséquent, aucune autre initiative parallèle de substitution (à l`Etat) ne saurait être tolérée", a prévenu le ministère de la Sécurité intérieure.