"Barkhane", la nouvelle force antiterroriste française déployée en Afrique sahélienne, permettra des "interventions rapides et efficaces en cas de crise" en association avec les forces africaines, a déclaré le président français François Hollande jeudi à Abidjan.
"Plutôt que d’avoir des bases lourdes et difficiles à manier en cas de
crise, nous préférons avoir des installations qui peuvent être utilisées pour
des interventions rapides et efficaces", a observé M. Hollande lors d’une
conférence de presse commune avec le président ivoirien Alassane Ouattara.
"Barkhane" succède à l’opération Serval, lancée le 11 janvier 2013 au Mali
pour stopper la progression vers Bamako d’islamistes armés et soutenir l’armée
régulière malienne.
Il s’agit d’"une reconfiguration de la présence de la France (en Afrique)
mais avec un plein appui avec les forces africaines", a-t-il poursuivi,
insistant sur le fait que les pays africains devaient eux-mêmes assurer leur
protection, ce qui suppose "formation, accompagnement, matériels, équipements".
François Hollande a par ailleurs rendu hommage aux soldats français "qui
paient un lourd tribu pour la sécurité en Afrique".
La mort d’un neuvième militaire tricolore dans un attentat suicide au Mali,
le 14 juillet "prouve qu’il y a encore des noyaux terroristes au Nord (de ce
pays) - même s’ils ont été gravement endommagés -, et qu’il y a encore des
risques" dans cette région, a-t-il souligné.
"Nous n’en avons pas terminé avec la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Et c’est la raison pour laquelle nous avons lancé une nouvelle opération"
Barkhane, a-t-il affirmé.
"La lutte contre le terrorisme n’est pas terminée", a de son côté observé
jeudi sur France 24 le président du Niger Mahamadou Issoufou, dont le pays est
entouré par le Mali, la Libye ou encore le Nigeria, trois pays faisant face à
des rébellions islamistes.
L’opération Barkhane, dont "l’essentiel de l’unité de commandement" se
trouvera à N’Djamena, selon M. Hollande, mobilisera 3.000 hommes pour lutter
"contre le terrorisme" dans la bande sahélo-saharienne.
L’approche de cette lutte sera désormais régionale, en coopération avec
cinq pays de la zone (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad).
Le président français, dans le cadre d’une tournée africaine, quittera
vendredi matin la Côte d’Ivoire pour se rendre au Niger, puis samedi au Tchad.
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