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Marakodougou dans la Commune rurale de Ouélessébougou : Bakary Togola au coeur d’une affaire foncière de plus de 300 ha
Publié le lundi 21 juillet 2014  |  Notre Printemps


© aBamako.com par mouhamar
Coopération Mali-Maroc : 17 conventions signées
Bamako, le 20 février 2014. La signature de conventions de partenariat entre les gouvernements et les opérateurs économiques du Mali et du Maroc, sur plusieurs secteurs d’activités identifiés, a eu lieu ce jeudi dans la salle des banquets du palais présidentiel.Photo: Bakary Togola.


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À Marakodougou, localité composée de cinq (5) villages Traoré (Bananzolé, Marako, Karassane, Korona, et Massako) dans la Commune rurale de Ouélessébougou, le président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (Apcam), M. Bakary Togola, est au centre d’un litige foncier. Pour avoir acheté de façon illégale plus de 300 hectares de leurs terres ancestrales, le président de l’Apcam, Bakary Togola, est aujourd’hui l’objet de la colère des populations de cette localité. Le propriétaire contesté de l’epace en question prétend l’avoir acheté à une famille du village de Massoko.

Selon les chefs coutumiers des 5 villages liés par des liens de sang, cette famille n’est ni de près ni de loin propriétaire desdites terres. En colère suite à la spéculation foncière dont est victime leurs terres, les populations de Marakodougou ont porté le problème à la connaissance de leur elu, Bourouma Tidiane Traoré, ressortissant de Bananzolé. Celui-ci à son tour a saisi le groupe Rpm de l’Assemblée nationale de la question. C’est ainsi que les élus Rpm ont décidé de prendre le problème à bras le corps, en cconstituant une commission composée de cinq (5) députés chargés de faire la lumière sur cette affaire qui coupe aujourd’hui le sommeil aux populations de ces 5 villages qui ont en héritage commun ces terres.

Pour bien cerner le problème en vue de trouver une solution appropriée, les 5 députés designés ont échangé avec les notabilités des villages concernés et se sont rendus sur la surface litigieuse. C’était hier dimanche 20 juillet 2014.

A Bananzolé, la délégation des députés a échangé dans le vestibule traditionnel avec les notabilités des cinq villages réunis autour du chef de village Oumar Traoré, qui est aujourd’hui assis au trône de “Djamanatigui” (chef de la contrée) de ces cinq villages qui sont de la même lignée. Les députés qui composaient cette commission étaient : Salia Togola (élu à Sikasso), président de la commission développement rural ; Aboubacar Sissoko (élu à Kéniéba) ; Makan Oulé Traoré (élu à Bafoulabé) ; Moussa Diarra (élu en Commune IV) et Bourama Tidiane Traoré (élu à Kati).

UN ESPACE DE PLUS DE 300 H ENTOURÉ PAR UN GRILLAGE QUI CAUSE DES ENNUIS AUX POPULATIONS

En plus d’une lettre remise aux députés demandant aux élus de la nation de faire déguerpir Bakary Togola de leurs terres agricoles, les chefs coutumiers ont tenu à expliquer les faits qui les agacent aujourd’hui jusqu’au dernier degré. On retient des explications que l’espace en question a été acheté par Bakary Togola à une famille du village de Massako qui n’est ni de près ni de loin propriétaire. Bakary Togola aurait, selon certaines sources, établi des titres fonciers à cet immense espace. Ce qui révolte aussi les populations est que Bakary Togola a entouré la zone concernée d’un grillage barrant ainsi des pistes traditionnelles qui relient les quatre villages de Marako et d’autres villages environnants.

Les intervenants ont tour à tour dénoncé que plusieurs routes reliant les villages passent par l’espace occupé par Bakary Togola. Donc, les populations affirment être obligées de faire des contours de plusieurs kilomètres pour aller à Massako. Un autre fait révoltant est que pour faire son mini-barrage destiné à la pisciculture, Bakary Togola a quasiment coupé, à l’aide de remblai, une rivière extrêmement vitale pour la survie de plusieurs villages en aval, y compris Massako.

Les intervenants ont souligné que cette rivière arrose 30 villages avant de se jeter dans le fleuve Niger. Donc la conséquence de la fermeture de cette rivière est désastreuse pour la population car elle les prive d’eau pour abreuver leurs troupeaux de bétail, faire du jardinage ou de la pêche.

C’est pourquoi les populations des cinq villages concernés demandent purement et simplement le déguerpissement de Bakary Togola de leurs terres afin d’éviter un foyer de tension sociale dans leur localité.

Après avoir écouté attentivement les explications des intervenants, les députés ont exprimé leurs sentiments. Ceux-ci ont précisé avoir fait le déplacment au nom des députés du Rpm suite aux sollicitations de leur collègue Bourama Traoré, afin d’échanger avec les populations, de constater de visu leurs préoccupations avant de procéder à la recherche de solutions. Ils ont rassuré que le problème en question est très sensible et qu’ils compatissent au malheur que vivent ces populations quand on sait que le Mali est un pays ago-pastoral.

Ils affirment mesurer tous les désagréments provoqués quand des paysans sont privés de plus de 300 ha de leurs terres. Les députés ont tenu à saluer les populations pour leur solidarité et entente autour de cette affaire. Puis, ils ont rassuré qu’ils exploreront toutes les voies pacifiques et légales pour tirer cette affaire au clair.
Les députés ont tenu à s’assurer de certains détails auprès des notabilités. Ils ont demandé si toutefois les notabilités ont été rapprochés par Bakary Togola dans sa demarche pour acheter la parcelle et si une enquête commodo et incommodo a été menée avant l’octroi de la parcelle à Bakary Togola. Toutes ces questions ont été répondues par la négative.

On apprend des députés qu’une superficie d’ue telle importance ne peut être octroyée ni par un chef de village, ni par un maire, ni par un prefet oú un sous-prefet, ni par un gouverneur. Et que c’est à travers l’approbation des Ministres, à travers un Conseil des Ministres, qu’une telle parcelle peut devenir propriété privée, après des enquêtes poussées. Les députés se sont dits engagés à saisir qui de droit pour tirer cette affaire au clair.

Après avoir longuement échangé avec les notabilités des cinq villages concernés, la délégation des députés accompagné d’une foule nombreuse s’est rendue sur le site en question. Sur place, la délégation a trouvé Bakary Togola qui s’était fait accompagner des forces de sécurité. Les députés n’ont pas voulu échanger avec cette délégation sur place.

Après le choc provoqué par la réalité constatée de visu, l’honorable Bourama Tidiane Traoré s’est dit profondément choqué par la présence de ses collègues Seydou Coulibaly et Tiassé Coulibaly dans la délégation de Bakary Togola. Ces mêmes députés qui se sont fait élire sur la même liste que lui pour défendre les populations du cercle de Kati. L’honorable Bourama Tiane Traoré a eu du mal a digéré la position de son collègue Seydou Coulibaly, qui est un fils du terroir.

Les populations de leur côté se sont dits deçus de voir leurs députés, certains des leurs, se ranger du côté de Bakary Togola. Après la visite des lieux, les députés ont largement sensibilisé les populations à ne pas se laisser emporter par la colère et la provocation. Ils les ont rassuré de tout mettre en oeuvre pour saisir qui de droit pour que la vérité triomphe dans cette affaire. Affaire à suivre donc !
Modibo KONÉ

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