Le tribunal administratif de Melun a débouté samedi de sa requête un ressortissant malien qui se présentait comme mineur étranger isolé, arrêté à Amiens et placé en centre de rétention administrative (CRA), a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Cette affaire avait entraîné l’intervention du Défenseur des droits, la loi interdisant le placement en rétention des mineurs étrangers isolés. "C’est un rejet de la requête", dans laquelle le jeune homme demandait l’annulation de l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) et du placement en rétention au CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), a indiqué le tribunal administratif de Melun, qui n’était pas en mesure de préciser les motivations du jugement.
Ce jeune homme qui affirme avoir 15 ans, "était à Amiens et ne sachant pas où dormir, s’est rendu au commissariat en se disant que les policiers pourraient lui trouver un hébergement", avait expliqué à l’AFP Clémence Richard, responsable régionale de la Cimade Ile-de-France, chargée de la rétention.
En prenant ses empreintes digitales, les policiers ont découvert qu’il avait obtenu en mars un visa pour l’Espagne et "l’ont placé en garde à vue pour +faux et usage de faux+ et l’ont placé en centre de rétention alors que la loi interdit le placement en rétention des mineurs isolés et que l’article 47 du code civil prévoit que les actes d’état civil étrangers font foi jusqu’à ce que l’administration apporte le cas échéant, la preuve du contraire", avait souligné Mme Richard, qui dénonçait une "interpellation parfaitement déloyale".
La Cimade ainsi que Médecins du monde, qui suivent le jeune homme, avaient alerté le Défenseur des droits. L’institution avait précisé à l’AFP avoir saisi jeudi le préfet de la Somme pour lui indiquer que le mineur, qui se trouve au CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), ne pouvait y demeurer.
"Les policiers ont procédé à deux auditions. Lors de la première, il a reconnu qu’il était né en 1980 et lors de la deuxième, il a reconnu que sa pièce d’identité malienne était un faux et qu’il avait eu recours au marché noir pour se la procurer", avait indiqué la préfecture.
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