La Cour d’assises a, une fois de plus, condamné un autre détenu dans son audience du vendredi 18 juillet 2014. Il s’agit du nommé Bilal Dembélé, agent de sécurité domicilié à Kalaban-Coura. L’intéressé était accusé de vol qualifié.
Il a fallu près de 3 heures à la Cour d’assises pour rendre son verdict dans l’affaire qui opposait le Ministère public au sieur Bilal Dembélé, qui comparaissait pour vol qualifié.
En effet, il y a un an (dans la nuit du 27 au 28 juillet 2012), selon le ministère public, le nommé Bilal Dembélé alors gardien au compte de la société de gardiennage ESCORT sise à Kalaban-Coura, a volé à la station Total de Bacodjicoroni Golf, dont il assurait la garde, la somme de 1. 156. 900 FCFA et des cartes de recharge téléphonique dont la valeur est estimée à 182. 000 Francs. Dans les faits, nous apprenons du ministère public que Bilal, ce soir là, a abandonné son poste pour aller passer la nuit au Banconi.
Au petit matin, quand les pompistes sont venus pour s’adonner à leur travail, ils constatèrent que Bilal n’était pas là et la porte était fermée. Les tentatives pour le joindre ont été vaines. C’est ainsi que, face à l’affluence des clients, ils décidèrent de forcer la porte pour satisfaire les besoins de ces derniers. C’est là qu’ils auraient constaté que le tiroir contenant la recette de la journée précédente a été ouvert avec effraction et la somme de 1 156 900 FCFA et des cartes de recharge d’une valeur de 182 000 s’étaient envolées.
Bilal, qui fut retrouvé deux jours après les faits, a reconnu partiellement les faits. Devant la Cour, il a soutenu avoir pris l’argent et les cartes de recharge en question, mais il dit avoir été contraint à le faire.
En effet, selon l’accusé, il a été braqué par un certain Moussa Bathily à qui il devait de l’argent (1 200 euros) suite à la vente d’une voiture effectuée depuis 2005 en France. C’est donc ce dernier qui l’aurait poursuivi, après deux menaces, pour le contraindre à subtiliser l’argent et les cartes de recharge de la station.
» Ce soir là (la nuit des faits ndlr) une voiture s’est garée auprès des pompes, aux environs de 3 heures du matin. J’ai dit au conducteur que la station a fermé. Et là, l’un des passagers m’a dit : »Bilal, c’est de toi-même dont j’ai besoin ». Quand je me suis approché de la voiture, j’ai tout de suite reconnu Moussa qui était avec deux autres. Il m’a dit que si je ne lui donnais pas son dû, il me mettrait six pieds sous terre « . » Je lui ai dit que je n’avais pas d’argent en ce moment « , a continué l’accusé. » Et c’est là qu’il m’a braqué avec son revolver. Je me suis dirigé vers le vestiaire de la station. Ils m’ont poursuivi tous les trois. Sous la panique, j’ai commencé à fouiller un peu partout et je suis tombé sur les clés du tiroir. Je l’ai ouvert et il y avait un sachet en plastique qui contenait de l’argent « , a précisé l’accusé. Bilal a soutenu, par ailleurs, n’avoir jamais ouvert le tiroir avec effraction et que, juste après ces faits, il a pris la tangente car ne sachant plus quoi faire et surtout pour «éviter la prison », a-t-il dit.
Selon le témoin Cheik Keïta, Bilal était très gentil, calme et sérieux, mais il effectuait souvent des va-et-vient dans les vestiaires lorsque les pompistes font les décomptes de la journée et le tiroir a bel et bien été ouvert avec force puisque les pompistes repartent toujours avec les clés.
En tout cas la version de Bilal semble avoir été partiellement retenue par la Cour qui l’a condamné à une peine de 3 ans d’emprisonnement ferme. A noter également que Bilal a été emprisonné en 2004 en France pendant 8 mois pour vol et association de malfaiteurs.
Aboubacar DICKO