Les résultats du baccalauréat malien de juin 2014 ont été rendus publics le samedi 19 juillet. Pas de surprise, ces résultats ont tenu les promesses de la mauvaise organisation. Mais l’étonnement est bien réel de l’absence de réaction visible des parents d’élèves face à l’échec d’environ 109 000 gosses. L’Etat doit répondre au sommet, de cette hécatombe de l’éducation malienne. C’est un drame, que fera le gouvernement de tous ces recalés, après avoir mis autant d’argent à payer les enseignants ? Quelle est la responsabilité des enseignants face aux nombreux échecs des candidats ?
Selon les sources officielles, sur 125 567 candidats, 16 962 ont été admis, soient 108 605 recalés. Le taux de réussite officiel est de 16,24%. Les autorités se font un auto-satisfecit sur ce taux de réussite comparé à celui de 13,03% l’année dernière. Tout le secret du gouvernement réside là. Dans tous les secteurs, on s’efforce à fabriquer des résultats qualifiés de meilleurs à l’année passée, pour s’octroyer un certificat de progrès.
La réalité est tout autre, pour ne pas dire, très triste. Tout le monde a été témoin du cafouillage terrible qui a marqué l’organisation du baccalauréat malien, session de juin 2014, avec les fuites de sujet niées devant l’Assemblée nationale par le Premier ministre Moussa Mara et son ministre de l’Education Mme Togola Jacqueline Nana. Certains centres ont commencé les épreuves avec plus de deux voire quatre heures de retard, et les ont terminées souvent tard dans la nuit, dans des salles non éclairées. Des élèves ont eu recours à des bougies ou à des torches. Tout cela impactant sur le déroulement des examens et le moral des enfants. Des épreuves d’anglais dévoilées à la place des épreuves d’Economie. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’organisation de l’examen du Bac 2014 a été chaotique dans plusieurs endroits. Ainsi selon des sources crédibles et dignes de foi, proche des commissions, les résultats ont été catastrophiques et le taux d’admission national plausible est 13,2%, et non 16, 24 %. Cela représente un mensonge administratif, un autre mensonge d’Etat, après ceux dits devant les élus du peuple, déniant toute crédibilité à l’équipe Mara.
Ce résultat est la conséquence de la mauvaise organisation du Bac. Ainsi les enfants qui n’ont rien fait pour le mériter ont été sacrifiés sur l’autel de la mauvaise organisation. Par leur faute, l’avenir de plus de 100 000 enfants est en jeu. Que va-t-on faire de ces victimes innocentes ? Comment peut-on payer des enseignants et accepter plus de 80% d’échec ?
Ces mauvais résultats au Bac viennent après ceux du DEF, dans l’indifférence totale des parents d’élèves. C’est seulement extraordinaire que l’on reste indifférent face à l’avenir des enfants qui se confond avec celui du Mali. Comme dirait cet homme politique, ce n’est plus l’impasse, mais le chaos.
B. Daou