Ce jeudi 30 août, la rive gauche de Bamako est restée impraticable, précisément la voie principale dite Avenue de l’OUA. La forte pluie qui s’est abattue ce jour-là sur la capitale a causé beaucoup de dégâts à travers la ville. Le tableau était donc aussi dramatique qu’alarmant. Heureusement qu’on n’a déploré aucune perte en vie humaine.
Les vagues d’eau avaient presque envahir la grande voie de l’Avenue de l’OUA. Des automobilistes et des motocyclistes s’étaient retrouvés au fond des caniveaux sur ladite voie. Les cours des maisons et des magasins s’étaient transformées en grosses mares. Çà et là, des panneaux publicitaires, des poteaux d’éclairage public et quelques maisons s’étaient écroulées comme des châteaux de sable. C’était l’horrible spectacle que Bamako présentait ce jeudi-là en début de matinée.
Certes, aucune perte en vie humaine n’avait été signalée. Mais il n’en demeure pas moins que dans certaines rues, il y avait eu de nombreux dégâts matériels dont l’importance variait d’un endroit à un autre. Lors de notre passage sur les lieux du sinistre, c’était le chaos total : pendant que des motocyclistes déploraient, voire même pleuraient la perte de leurs engins emportés par les eaux des caniveaux, beaucoup d’autres accidents avaient été enregistrés dans les parages. Pour les autres usagers indemnes de la route, la solution la plus simple consistait donc à faire demi-tour et à aller vers le troisième pont. Quant aux policiers, ils tentaient d’organiser tant bien que mal ces pagailles monstres.
De l’avis de certains usagers, cet état de fait, ou du moins ces drames « aquatiques » (pourrait-on dire) surviennent de par la négligence avérée des autorités, notamment communales, du fait de leur manque d’anticipation à l’approche de chaque hivernage. « Voyons d’abord l’état des goudrons, il n’y a pas de caniveau pour laisser le passage à l’eau et dans cette circonstance, nous savons tous que l’eau ne laisse pas son passage habituel. Aucune précaution n’est prise à la veille de l’hivernage », se plaint un usager de la route sauvé des eaux.
Par ailleurs, d’aucuns ont mis l’accent sur la responsabilité des populations. « Nous les habitants, nous sommes aussi un peu irresponsables car nous savons bien que les caniveaux ne répondent pas aux normes, mais nous continuons à les utiliser comme des poubelles. La mauvaise gestion de l’espace avec la responsabilité des maires est un facteur déterminant de cette scène. J’accuser les autorités qui, au vu et au su de tout le monde, laissent les caniveaux non déblayés et curés pendant toute cette année », indique un habitant de la zone en guise de conclusion.