Les affrontements entre groupes armés du nord sont-ils compatibles avec les pourparlers inclusifs inter-maliens qui se déroulent actuellement à Alger sous l’égide de la communauté internationale ? Le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (Mnla) qui est pointé du doigt comme l’instigateur de ces violences dans le nord ne se discrédite t-il pas aux yeux de la communauté internationale ? Ce sont là des questions qui taraudent les esprits au sein de la population malienne.
C’est au moment où le monde entier se porte au chevet de notre pays pour trouver un accord de paix entre les parties belligérantes que les groupes armés du nord ont choisi pour se crêper le chignon. De façon violente et meurtrière.
En effet, alors que le dialogue inclusif intermaliens se déroule à Alger depuis le 16 juillet courant, réunissant autour de la table des négociations le Gouvernement et six groupes et mouvements armés du nord, c’est ce moment crucial que le Mnla a choisi pour attaquer les positions du Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa) dissidence. Une humiliation.
Après les affrontements du week-end dernier qui ont fait des dizaines de morts, les combats se poursuivaient dans le nord, avant-hier lundi 20 juillet 2014.
Par ces comportements violents et meurtriers ayant fait de nombreux morts, le Mnla démontre au reste du monde sa duplicité.
En fait, en déclenchant de telles violences meurtrières, le Mnla vise à renforcer sa position et se donner une plus grande visibilité en tant que groupe opposé aux autorités maliennes. Et, en conséquence, se dissocier des groupes armés qu’il considère être proches de l’État du Mali. C’est dire que le Mnla donne une fois de plus raison à la population malienne qui le considère comme la source de tous les malheurs qui se sont produits au nord depuis 2012.
C’est dire qu’près sa coalition avec les groupes djihadistes et terroristes en mai dernier pour combattre l’armée malienne à KIdal, le Mnla s’attaque aujourd’hui aux autres groupes armés qu’il qualifie d’alliés du gouvernement malien, puisque ceux-ci ont refusé de prendre les armes pour combattre l’État du Mali. Le Mnla perçoit le fait d’avoir pris les armes contre le Gouvernement comme une fierté et l’argument qui ferait que ses revendications soient prises en compte. C’est du moins le socle sur lequel le Mnla, jusque-là considéré comme le protégé de certains pays occidentaux, fonde sa légitimité devant les parties présentes au dialogue inclusif inter-maliens d’Alger.
Le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (Mnla) en complicité avec le Huat Conseil de l’Unité de l’Azawad (Hcua) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa) (mère), est allé loin jusqu’à réclamer l’exclusion des autres groupes armés aux négociations en cours et qui se veulent inclusives. Il reste à savoir si la communauté internationale continuera à juger les revendications du Mnla légitimes après tant d’actes criminels sur les forces armées maliennes et les populations du nord.
Modibo KONÉ