Selon les prévisions, les activités pluviométriques reprendront à partir de la dernière décade de juillet avec une fréquence relativement régulière un peu partout. Cet espoir ne dissipe pas, pour le moment, les inquiétudes légitimes des producteurs
La saison des pluies tarde à s’installer. Les précipitations sont rares dans plusieurs localités, provoquant une inquiétude chez les paysans. Par exemple, à Nioro du Sahel, la pluie est tombée deux à trois fois depuis le début de l’hivernage. Du coup, on peut imaginer l’inquiétude des producteurs pour la réussite de la campagne.
Sans compter que les animaux manquent de pâturage et de points d’abreuvement. Ainsi, au cours de la première décade de ce mois, il a été enregistré 74,8 mm de pluies en 3 jours. La situation est conforme aux prévisions météorologiques de l’Agence nationale de la météorologie. Le chef service prévisions météorologiques de l’Agence nationale de la météorologie, Mohamed Koité rappelle que notre pays devrait connaître un début d’hivernage précoce dans la région de Sikasso et dans l’extrême Sud des régions de Kayes, Koulikoro et Ségou. C’est à dire que les pluies enregistrées du 1er mai à juin seront normales à excédentaires.
Par contre le Nord des régions de Kayes (Nioro du Sahel, Yélimané et Diéma), Koulikoro, Ségou et des régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal connaîtront un démarrage normal tardif d’environ 3 semaines. Le spécialiste assure que les activités pluviométriques reprendront à partir de la dernière décade du mois de juillet avec une fréquence relativement régulière partout engendrant des pluies modérées et ou importantes par endroits. La fin de l’hivernage est prévue pour fin octobre et/ou la première semaine de novembre dans le Nord des régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et celles de Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal. Par contre, l’hivernage ne prendra fin que vers la première semaine ou 2ème décade de novembre dans l’extrême Sud des régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et l’ensemble de la région de Sikasso.
Notre interlocuteur indique que selon les prévisions pluviométriques, la période du 17 au 24 juillet sera très favorable à la reprise des activités pluvio-orageuses, fréquentes et importantes engendrant des pluies modérées à fortes dans la presque totalité de nos régions. Les pluies seront modérées à fortes le 23 juillet dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao et le District de Bamako. Le 24 juillet, elles seront, également, modérées à fortes dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Gao, Tombouctou, Kidal et le District de Bamako.
Le Front intertropical (FIT) fluctuera entre la latitude de Mopti et le sud-est de celle de Kidal. Cette situation sera très favorable à la reprise des activités pluvio-orageuses qui seront fréquentes et importantes engendrant des pluies faibles à modérées et parfois importantes par endroits. Les quantités de pluies recueillies pendant la décade ont été excédentaires en général excepté le Nord des régions de Koulikoro et Ségou ainsi que les localités de Yélimané, Mahina et Kita dans la région de Kayes, où elles ont été déficitaires. Les hauteurs moyennes décadaires sont supérieures à celles de l’année dernière pour la même période sur tous les cours d’eau à l’exception du haut bassin du Sénégal et du Baoulé à Bougouni. Elles sont supérieures à celles d’une année moyenne pour la même période à l’exception du haut bassin du Niger et de la Falémé à Gourbassy.
Optimisme. Au plan agricole d’une manière générale, les semis se poursuivent. Toutefois, les premiers semis pour les mil/sorgho sont au stade de levée feuilles, le maïs à la montaison, l’arachide, le niébé à la levée feuilles, le coton à la ramification, le riz pluvial début tallage. Ailleurs, la préparation des champs se poursuit. L’hivernage par endroits ne suit pas un bon rythme ce qui suscite l’inquiétude légitime des paysans. Même si les prévisions météorologiques incitent plutôt à l’optimisme. Beaucoup de paysans de plusieurs localités se demandent si les pluies seront au rendez-vous comme le prédit la météo, d’autant plus que des nuages formés se dispersent à leur grand dam, comme cela a été le cas lundi après-midi à Bamako. Pour parer à toute éventualité, le ministère du Développement rural assure, de son côté, que l’opération « Pluies provoquées » est bien enclenchée et que les avions destinés à ensemencer les formations nuageuses sont en activité.
En attendant de voir les effets palpables de ces efforts et de la régularité de la pluie dans le temps et l’espace, des prières sont souvent organisées un peu partout dans le pays pour solliciter la mansuétude du ciel. Par ailleurs, la situation du criquet pèlerin au cours de la décade est restée calme. Aucun essaim de criquets n’a été signalé. Le dispositif de lutte préventive reste en état de veille et peut intervenir à tout moment. La reprise de la végétation herbacée se poursuit sur de nombreux parcours pastoraux des régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso.
Un début de régénération est également constaté dans les localités situées au sud de la région de Ségou (cercles de Ségou, Barouéli et Bla) et dans le Sahel occidental. Dans les autres zones agropastorales du pays, la situation reste mauvaise, malgré un début de repousses enregistrées par endroits. Les pâturages aériens et inondés eux conservent un état passable dans l’ensemble. Les conditions d’abreuvement s’améliorent de plus en plus avec la reconstitution et la multiplication des points d’eau de surface hivernale dans plusieurs localités du sud du pays. L’état d’embonpoint des animaux et le niveau des productions animales sont globalement passables à moyens.
Une amorce de retour très timide des troupeaux transhumants des zones de concentration de saison sèche vers les pâturages d’hivernage est en cours dans les régions de Sikasso, Kayes et Koulikoro. Les troupeaux sédentaires sont encore pour la plupart en divagation aux abords immédiats des villages et hameaux de culture. Quant à la situation halieutique, elle est marquée par une légère baisse des captures et une stabilité des prix du poisson au niveau des marchés régionaux et du District de Bamako par rapport à la dernière décade du mois de juin. Ces captures sont enregistrées pendant les pêches collectives et au niveau des lacs de retenue. Dans son bulletin d’information agro-hydro-météorologique décadaire, le groupe de travail pluridisciplinaire d’assistance météorologique (GTPAM) conseille aux paysans de semer les mil, sorgho, maïs, arachide et niébé, dont le cycle est de 3 mois, dès que le cumul des pluies recueillies atteint ou dépasse 10 mm.
Il est demandé aux brigades de veille et aux populations nomades des aires grégarigènes de rester vigilantes sur le mouvement du criquet pèlerin afin de signaler la présence d’un individu ou d’une population au cours de leur déplacement. Avec l’installation des parcelles de culture, il est également demandé aux éleveurs et agro éleveurs de mettre fin à la divagation des animaux, de poursuivre le renforcement de l’alimentation du bétail, notamment les bœufs de labour. Il est également demandé aux transhumants des différentes localités de se munir des documents administratifs et zoo sanitaires (certificat international de transhumance, carnet de vaccination, certificat sanitaire) pour des besoins de sécurité dans le cadre de leurs déplacements.
Les mêmes conseils s’adressent à tous les pasteurs afin qu’ils veillent au respect des pistes pastorales, pistes d’accès aux pâturages, aux points d’eau et gîtes d’étape conformément aux conventions locales communales, intercommunales et textes législatifs en vigueur pour éviter des situations conflictuelles entre agriculteurs et éleveurs ou d’autres exploitants des ressources naturelles. Le GTPAM invite, par ailleurs, les pêcheurs à se conformer aux textes réglementaires en vigueur et aux conventions locales établies en vue de la gestion rationnelle des ressources halieutiques.
S. Y. WAGUE
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