Après avoir mis tout le monde en quarantaine dans les négociations avec les groupes armés à Alger, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a, enfin, décidé de revenir sur ses pas. Renouant avec les partis politiques saura-t-il mettre fin à la gestion solitaire de ce dossier où il a montré toutes ses limites.
N’en déplaisent aux partisans du Président de la République, ce recours tardif à la classe politique sur la question de la crise du nord et les négociations à Alger révèle, une fois de plus, les limites d’une gestion solitaire de la crise du nord. La vérité : le Président IBK a encore perdu les pédales et manque de vision politique pour résoudre le problème.
Et pour se nourrir d’idées, il a décidé de faire marche arrière. C’est le moins qu’on puisse dire au regard de la nature tardive de la consultation des partis politiques. Aucun parti politique de la majorité présidentielle comme de l’opposition n’avait été associé à ces pourparlers à Alger. Le Président avait superbement ignoré la classe politique. Et cela après avoir rassuré les Maliens, le 4 juin 2014, qu’il prendra désormais compte des compétences de tous les patriotes (quelle que soit leur appartenance politique) pour relever les défis du moment. Mais, ce n’était qu’une promesse du bout des lèvres. Car, c’est tout le contraire qui s’est produit après.
Aujourd’hui, il a fallu qu’il touche encore le fond du gouffre pour comprendre que personne seule ne peut gérer le grand Mali. La lenteur enregistrée dans le traitement des dossiers brûlants du pays a causé tant de malheur aux citoyens lambda. Certes l’attente des Maliens de voir sortir rapidement de la crise se fait trop longue.
Cette absence de concertation sur des questions nationales, pour un Mali de nous tous, a eu comme conséquence, tant de malheurs à la place du bonheur promis aux Maliens. Car, la solution à la crise malienne ne peut venir que de la concertation de tous les enfants du pays sur la base de la confiance à refaire, impliquant une vision et une stratégie claires et un projet politique partagé.
Youssouf Z KEITA