Le lancement de la 4è phase du Projet d’appui à la décentralisation de l’éducation (PADE IV) pour la période de 2014-2017 a eu lieu le 18 juillet dans la salle de conférence du gouvernorat de Mopti. L’événement était placé sous la présidence de Alassane Diallo, le conseiller aux affaires administratives et juridiques du gouverneur.
C’était en présence de la représentante du directeur résident du bureau de la Coopération suisse, Mme Keïta Sokona Sissoko, de celui du directeur national de l’enseignement fondamental, Mohamed Sallia Maïga, du directeur général du Centre international d’expertises et de formation (CIEF), Nabé Vincent Coulibaly, et du point focal des régions de Mopti et Tombouctou, Oumar Gouro Diall. On notait aussi la présence des préfets, présidents des conseils de cercle, des autorités scolaires de la zone d’intervention du programme (Djenné, Mopti, Youwarou) et des responsables d’ONG.
D’un coût de plus de 4 milliards de Fcfa, le PADE IV sera exécuté dans les régions de Sikasso, Mopti et Tombouctou, avec pour objectifs de contribuer à l’amélioration de la gestion décentralisée de l’éducation formelle dans les régions ciblées conformément aux axes 1 et 8 du PRODEC. Le projet vise aussi à améliorer les pratiques d’enseignement et les conditions d’apprentissage, faire émerger des alternatives éducatives, des modèles de formation pour les jeunes non scolarisés ou déscolarisés et améliorer les capacités des acteurs locaux lors de la conception et le pilotage d’un dispositif de formation approprié à la région.
Pour une bonne appropriation du projet et recueillir les préoccupations des différents acteurs, les participants ont écouté une présentation faite par l’équipe technique du CIEF. Les débats ont ensuite fourni des éléments de clarification. La présentation a établi que cette 4è phase du PADE IV résulte de la capitalisation par le ministère de l’Education nationale des innovations validées lors des phases précédentes. Durant celles-ci, 222 écoles ont été équipées en malles pédagogiques, 10 écoles pilotes créées à Mopti, 50 enseignants formés et outillés pour l’intégration des savoirs locaux dans le programme de l’enseignement fondamental, la récupération et le transfert à l’école par la stratégie de scolarisation accélérée (SSA/Passerelle) de 4525 enfants.
Parmi les acquis, on retient aussi l’appui au cheminement scolaire de 300 filles et 100 garçons à Sikasso, la formation de 1000 maîtres dans diverses disciplines, l’appui à la mise en place et la formation de 433 comités de gestion scolaire, 89 collectivités, 4 académies d’enseignement et 9 centres d’animation pédagogique bénéficiaires de l’appui budgétaire sectoriel décentralisé
Le directeur général de CIEF, Nabé Vincent Coulibaly, et son collègue, Oumar Gouro Diall, ont expliqué le choix des régions de Tombouctou et Mopti par la mobilité des populations qui ne favorise pas l’accès des enfants à l’école et leur vulnérabilité alimentaire aggravée par les conséquences de la crise sécuritaire.
Mme Keïta Sokona Sissoko a rappelé que la Coopération suisse qui opère depuis 37 ans au Mali, se veut une coopération souple, innovante et soucieuse des résultats qui sont des solutions pensées, planifiées et réalisées par ses partenaires. L’éducation n’est pas, de son point de vue, la solution magique à tous les problèmes, ni la seule solution aux défis d’un pays, mais elle reste tout de même essentielle pour favoriser d’autres solutions et moyens, contribuant à son développement. Malgré les difficultés liées à la mise en œuvre de la décentralisation de l’éducation, a-t-elle ajouté, la Coopération suisse est résolument engagée à accompagner et soutenir l’Etat dans ses efforts d’amélioration de la qualité de l’éducation.
Le représentant du gouverneur de la région a salué les résultats très satisfaisants engrangés durant les phases recherche-action à Sikasso ayant permis l’extension du projet aux régions de Mopti et Tombouctou. Evoquant l’excellence de la coopération Mali-Suisse, il a rappelé que même aux pires moments de la crise, la Suisse a poursuivi son accompagnement dans la région de Mopti.
Le PADE IV dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par les collectivités territoriales avec l’appui conseil des services techniques déconcentrés de l’Etat sous le pilotage stratégique des CROCSAD et CLOCSAD, a comme principal indicateur : 75% des enfants de la zone d’intervention savent lire, écrire et compter en 3ème année de l’enseignement fondamental. Sa mise en œuvre sera accompagnée par le CIEF. L’appui financier, technique et le suivi stratégique sont assurés par la Direction du développement de la coopération suisse (DDC). Le projet couvrira pendant trois ans, les 7 cercles de Sikasso, ainsi que Mopti, Djenné, Youwarou en 5è Région et Tombouctou, Niafunké en 7è Région. Dans ces localités, en plus de la formation des enseignants et du financement des actions entreprises à travers l’ABS-D, le programme va distribuer 2000 malles pédagogiques : 1.000 à Sikasso et 500 dans chacune des deux autres régions.
La présentation du contenu d’une malle pédagogique constitué de l’ensemble des modules de formation au niveau fondamental a mis fin à la cérémonie.
D. COULIBALY
AMAP–Mopti
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