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Les morts du crash d’Air Algérie: des touristes, des humanitaires, des familles entières
Publié le vendredi 25 juillet 2014  |  AFP




Nantes - Humanitaires oeuvrant au Burkina Faso, expatriés, familles ou touristes du Cantal, de Pau, de la région nantaise, étrangers rentrant de voyage dans ce pays africain: les 118 disparus du crash au Mali de l'avion d'Air Algérie laissent des proches anéantis.

"C'était mon meilleur ami, mon frère": la voix cassée, Jean-Jacques Dupré évoque vendredi son associé, Bertrand Gineste, qui a péri dans cet accident avec son épouse Véronique et leurs trois enfants, des garçons nés en 2000 pour le plus jeune, collégien, et en 1995 pour les jumeaux qui poursuivaient leurs études.

Bertrand Gineste était avec Jean-Jacques Dupré propriétaire de la pharmacie
La Marche à Guéret (Creuse).

Selon le député-maire de Guéret, Michel Vergnier, Bertrand Gineste, 55 ans, avait effectué son service national de 18 mois au Burkina. Président du syndicat des pharmaciens de la Creuse, il était aussi trésorier de l'association Guéret-Zitenga, du nom du département burkinabé de 45.000 habitants jumelé avec la ville de Guéret.

"Il avait rejoint notre comité de jumelage pour venir nous aider il y a presque deux ans car il connaissait l'humanitaire. Je m'en mords les doigts aujourd'hui", a expliqué le maire Michel Vergnier.

Selon le maire, "la famille avait effectué ce déplacement à titre privé",
M. Gineste souhaitant "faire découvrir" ce pays qu'il aimait à sa femme et ses
enfants.

- 'Des gens extraordinaires' -

D'autres humanitaires font partie des victimes. Ainsi André Joly, 60 ans, et Jutta Zoller, 56 ans, un couple d'éducateurs qui vivait à Raon-aux-Bois (Vosges), qui revenait d'un chantier au Burkina Faso avec deux jeunes Français qu'ils encadraient.

Le couple, parents de deux grandes filles, était parti le 2 juillet au Burkina, où il se rendait régulièrement depuis 20 ans, pour prendre part à des chantiers humanitaires.
"Ils ont créé une association, Oxygène, en 1989, pour montrer aux jeunes
que la vie pouvait être belle", a indiqué à l'AFP l'actuelle présidente de
l'association, Marie-Hélène Labadens.
"C'étaient des gens extraordinaires. Ils s'occupaient de jeunes confiés par
les services sociaux. Ils ont fait une cinquantaine de chantiers, dont
beaucoup au Burkina. Nous sommes anéantis. Aussi bien au Burkina qu'ici, on se
serre les coudes", a-t-elle ajouté.
Dans le Var, c'est Jean-Marie Rauzier qu'on pleure. Engagé depuis six ans
dans l'association "Camélia Burkina", basée à Six-Fours-les-Plages dans le
Var, ce retraité de la sécurité sociale, âgé de 70 ans, célibataire et sans
enfant, originaire de la Seyne-sur-Mer, se trouvait en mission depuis le 23
mai à Koudougou, indique le quotidien régional Var Matin.
Selon la présidente de l'association, M. Rauzier travaillait auprès
d'adolescents. Il "avait constitué une cellule d'aide scolaire et de
préparation des jeunes aux examens. Mais au-delà de ça, il aidait les jeunes,
souvent sans famille, en les nourrissant et les habillant", a expliqué Monique
Braquet au quotidien Var Matin.

- Familles décimées -

Dans le Loir-et-Cher, le Cantal, la région nantaise ou le Nord, la douleur
des proches est la même.
"Je suis anéanti", dit dans le Nord Seydou Cissé, après avoir appris la
disparition de son ami Bakary Diallo, 35 ans, espoir du cinéma malien.
"Sa famille est au Mali. Sur Roubaix, c'est moi, sa famille", a expliqué
Seydou Cissé. "On dort ensemble, on fait tout ensemble, on a toujours tout
fait ensemble. On a fait la même école au Mali. On a fait les concours
ensemble, on est venu ici ensemble", dit-il, la voix grave. "On est arrivé en
2010 à Roubaix, on a fini en 2012 l'école du Fresnoy", un établissement de
formation artistique audiovisuelle basé à Tourcoing.
"Anéanti", c'est aussi le mot employé par Denise Labbe, secrétaire de
mairie à Menet, dans le Cantal. C'est dans cette petite commune de 550
habitants, que vivaient Bruno Cailleret, Caroline Boisnard, et leurs deux
enfants, Elno, 14 ans, et Chloé, 10 ans. Selon Mme Labbe, cette famille "avait
passé quinze jours chez un oncle de Caroline installé là-bas".
Dans la région nantaise, des fleurs ont été déposées à la porte de la
famille Ouedraogo, Français d'origine burkinabée, dont le père était installé
en Loire-Atlantique depuis une trentaine d'années.
A bord de l'avion, "il y avait mon frère, sa femme et leurs quatre enfants
plus un neveu, le fils de ma soeur", a expliqué à l'AFP M. Amadou Ouedraogo,
joint au téléphone, qui habite lui aussi dans la région nantaise.
Toutes les familles des victimes -soit entre 150 et 200 personnes- seront
reçues samedi au Quai d'Orsay.
Mais dans cet avion se trouvaient aussi des Burkinabés, des Algériens, des
Canadiens, des Espagnols et des Luxembourgeois notamment.
Il y avait aussi trois familles libanaises, décimées. Originaires du Liban
sud, à majorité chiite, elles venaient au Liban passer l'Aïd-al-Fitr qui
marque la fin du Ramadan.
bur-hg/axt/jag
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