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Crises au nord Mali : Désaccords en série…
Publié le samedi 26 juillet 2014  |  La Nouvelle République




Depuis un peu plus d’une semaine, le gouvernement malien et les représentants des groupes armés discutent à Alger de la feuille de route des négociations, du lieu des discussions (sérieuses et finales) et de la signature du document d’accord final.

Quelques jours auparavant, c’est le haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif, le Premier ministre Modibo Kéïta, qui avait apporté en Algérie la feuille de route du Mali. Un document qui faisait ressortir les grandes lignes des discussions, la vision du Mali par rapport à la résolution de la crise, les points négociables et ceux non négociables. Il faut signaler que le document portait en gros sur l’article de l’accord préliminaire de Ouagadougou.

Des points non négociables, on peut citer, entre autres, l’intégrité du territoire, la laïcité de l’Etat, l’indivisibilité du pays. Pour les points négociables, on peut facilement deviner qu’il s’agit du statut du Nord (partant celui de toutes les autres régions, forcement), le sort des rebelles, leur intégration et réintégration (pour certains), leur démobilisation et désarmement. Face à la délégation pour discuter de tous ces points, il y avait les groupes armés et non armés.

D’entrée de jeu, on se souvient, c’est Mamadou Djéry Maïga (en l’absence de Algabass, il assurait l’intérim) qui a pris la parole et étonné tout le monde par ses propos. « Il a monté la pression d’un coup », nous a confié un participant à la rencontre. M. Maïga s’est d’abord plaint de n’avoir pas été associé dans l’organisation de la rencontre, de la présence des groupes non armés qui ne sont pas en belligérance avec l’Etat central (accusant ces derniers d’être complices du Mali), de la feuille de route du Mali. Le vice-président du MNLA a soulevé, ce jour, plusieurs points sur lesquels il ne serait pas d’accord. Installant un climat de méfiance, de crainte pour la suite des travaux, dans la salle. Occasionnant une suspension. Une attitude qui a alimenté la rumeur du week-end, selon laquelle, il avait été « viré » de la tête de la coalition. Une information publiée même par le très respectable journal algérien El-Watan. Il n’en était rien en réalité.

Il se trouve qu’Algabass (le véritable patron de la coalition) avait eu un empêchement de trois jours et est venu en retard à Alger. Pendant son absence, l’intérim avait juste été assuré par Mahamadou Djery Maïga qui a cédé sa place et tous les prérogatives qui vont avec au véritable chef de délégation, Algabass Ag Intalla, dès son arrivée. On devrait d’ailleurs plutôt se demander pourquoi c’est le fils à Intallah qui a été choisi pour diriger la coalition ; Ce dernier, on le sait, a été de ceux qui se sont battus « aux côtés » d’Iyad en tant qu’Ançardine. Il fut un de ses lieutenants. Aussi, il ne cache pas sa volonté, de même que son mentor, d’instaurer ne serait-ce qu’une charia modérée à Kidal. Ajouté à tout cela, étant donné le soutien affiché de l’Algérie à Ançardine, qui est devenu finalement HCUA, pour permettre de donner une image qui passe à certains terroristes, il y a vraiment lieu de se poser des questions. C’est l’issue des pourparlers qui pourra nous édifier.

Déjà, il est important de signaler que ce sont deux groupes distincts qui ont négocié avec le gouvernement. La coordination du 9 juin (MNLA, HCUA, MAA) et la coalition de la plateforme du 14 juin. En vérité, dès le premier jour, le HCUA, le MNLA et le MAA, sur insistance du MNLA ont décidé de ne même pas s’asseoir dans la même salle que les groupes non-armés. En fait, ils ne l’avaient caché à personne. La raison, selon eux, est que ces mouvements ne sont pas en belligérance avec l’Etat et donc n’ont pas le même statut qu’eux. Cette position du MNLA a d’ailleurs failli faire échouer les discussions dès le premier jour, n’eut été le tact et l’esprit de conciliation du ministre Abdoulaye Oumar Diop. Un diplomate qui, il est important de le signaler, sans tambour ni trompette, commence à imprimer sa marque à la résolution de la crise malienne. Le compromis trouvé a été de parler différemment avec les principaux groupes dans des endroits séparés sur les hauteurs d’Alger.

De ces rencontres, il faut dire qu’il est attendu beaucoup au niveau du Mali. Surtout quand on sait que nombre d’accords ont été signés dans ce pays, sans suite. Et finalement, on se demande si tout ce sur quoi les différentes parties s’entendent, ce sur quoi elles s’entendent, c’est leur désaccord. Tous les pourparlers qui se sont tenus dans le temps n’ont pas atteint les résultats escomptés. A chaque fois, on discute, on se met d’accord sur des choses pour se rebiffer, d’une manière ou d’une autre de part et d’autre, au bout de quelques années, ou de quelques mois.

Moussa Touré
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