À Alger, on négocie depuis le 16 juillet, mais dans le Septentrion, on se bat. Entre l'armée, les milices et les rebelles touaregs, rien ne va plus... Seuls les jihadistes et les trafiquants paraissent y trouver leur compte. Le contraste est saisissant. Le gouffre entre, d'un côté, les intentions des dirigeants (chefs de guerre ou membres du gouvernement) et, de l'autre, la réalité du terrain, béant.
Au moment même où les négociations entre l'État malien et les groupes armés qui occupent le nord du pays débutaient, le 16 juillet, à Alger, dans le désert, les hommes affûtaient leurs armes et leur soif de vengeance. Lorsque les uns s'apprêtaient à livrer bataille sur des mots ("autonomie", "indépendance"), les autres se demandaient quand aurait lieu la prochaine boucherie.
Huit semaines après le cessez-le-feu arraché par le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à Kidal, la situation dans le Nord-Mali est plus instable que jamais. Ce n'est plus un désert de sable, c'est un labyrinthe de sang dont personne n'a pour l'heure trouvé l'issue, et dans lequel seule l'hydre à plusieurs têtes que sont les groupes jihadistes semble trouver son bonheur.
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