Accusés d’être en intelligence avec le Colonel Abidine Guindo, Commandant du 33ème bataillon des Commandos parachutistes du Mali et, surtout, ancien aide de camp d’ATT, qui a échoué dans un supposé contre-putsch dans la nuit du 30 avril au 1er mai dernier, le Général Hamidou Sissoko dit Man, le Colonel Abdoulaye Cissé, le Commandant Mamadou Lamine Konaré alias Mala et autres resteront en prison.
Malgré la «nullité» du dossier, dans le fond et dans la forme, pour reprendre l’expression d’un avocat.
En effet, suite à la fin de la procédure, qui a révélé que plusieurs officiers et sous – officiers, arrêtés de façon extra judiciaire, n’avaient rien à voir avec cette affaire, leurs avocats avaient introduit une demande de mise en liberté provisoire. Nous précisons que certains ont été pris en flagrant délit, sur le champ de bataille, ou en possession d’armes de guerre. Ce qui n’est pas le cas de ces trois officiers et de bien d’autres.
La nouvelle a été notifiée aux intéressés dans l’après-midi du jeudi 30 août par le biais de leurs conseils. Alors qu’ils croyaient dur comme fer que le parquet allait accéder à leur demande, pour la simple et bonne raison que toutes les preuves montées contre eux n’ont pas résisté au cours de l’interrogatoire au fond. Les accusations d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat par l’emploi illégal de la force armée, associations de malfaiteurs, assassinats, coups et blessures volontaires, vol, détentions illégales d’armes de guerre et complicité ne sont guère fondées pour ce groupe. La logique serait un non-lieu.
Mais il semble que de fortes pressions sont exercées en ce moment sur le juge d’instruction pour l’empêcher de travailler en âme et en conscience. Ce qui fait qu’à ce jour il n’ait pris aucune ordonnance, nonobstant la fin de la procédure. La liberté provisoire, on le sait, est la norme judiciaire, la prison en est l’exception. Même si le juge d’instruction venait à les renvoyer miraculeusement devant une juridiction, ils pouvaient bien bénéficier d’une liberté provisoire, en attendant le jour J, parce qu’ils répondent à tous les critères définis par la loi.
Le Général Man et ses cadets sont victimes d’acharnement, voire de méchanceté, de la part de l’ex-junte, qui n’était pas tranquille et qui voyait tous les jours un coup d’Etat en gestation. Elle était hantée par un éventuel complot permanent. Ce qui explique l’arrestation de plusieurs innocents. Certains parce qu’ils sont proches d’ATT, d’autres parce qu’ils n’ont pas immédiatement fait allégeance à la junte.
Le magistrat doit faire la part des choses et éviter de glisser sur la piste de la justice des vainqueurs. Que ceux qui sont sérieusement impliqués dans le supposé contre putsch soient retenus dans les liens de l’inculpation, mais que ceux qui n’ont rien à voir avec ce dossier soient élargis, sans délai, au nom de la bonne distribution de la justice. Aucune pression, politique ou militaire, ne saurait justifier l’incarcération d’innocents en ce 21ème siècle, dédié à la justice, aux droits de l’homme et, surtout, à la démocratie.
On sait que le Capitaine Sanogo suit de près ce dossier et en fait une question personnelle, une question d’orgueil, une question de vie ou de mort. Mon Capitaine, laissez la justice faire librement son travail, sans aucune interférence! Levez votre pied de l’étrier et permettez le retour définitif à une vie constitutionnelle normale, en vous impliquant fortement pour la libération du Nord du Mali.