L’Armée malienne a exprimé mercredi son incompréhension face à l’arrestation, par les militaires français de l’opération Barkhane, d’un Arabe et ex-cadre islamiste devenu plutôt, ces derniers temps, bête noire des séparatistes touaregs.
Commerçant arabe, Yoro Ould Dah a été arrêté mardi par les militaires français et présenté comme le responsable de la police islamiste de Gao, lors de l'occupation de cette ville, en 2012, par le Mouvement pour l'unité et le jihad en Afrique de l'ouest (MUJAO).
Il aurait, en sa qualité de chef de la police islamiste, été l'instigateur des nombreuses exactions et violences (coupures de mains et flagellations publiques notamment) auxquelles ont été soumises les populations locales durant l'occupation islamiste.
Ces arguments n'ont cependant visiblement guère convaincu l'Armée malienne dont un porte-parole a fait état mercredi de doutes quant aux véritables raisons ayant conduit les militaires français à procéder à l'arrestation du commerçant arabe.
« Cette arrestation ne vise-t-elle pas à affaiblir la coalition des milices afin de changer les rapports de forces en faveur des séparatistes et leur permettre de prendre le contrôle de la vallée du Tilemsi », s'est notamment interrogé le porte-parole dans un texte parvenu à APA.
« En tout cas, il est difficile de comprendre les raisons de cette arrestation » d'autant, qu'au même moment, les « forces françaises collaborent avec d'autres cadres islamistes touareg » dans la ville de Kidal, a-t-ajouté dans le texte.
S'il reconnait par ailleurs que Yoro Ould Dah a effectivement milité au sein du MUJAO, le porte-parole l'explique par l'intention qui animait le commerçant arabe de chasser les indépendantistes touaregs de la ville de Gao.
Avant son arrestation, Ould Dah dirigeait une coalition d'Arabes et de populations noires autochtones (sonrhaïs et bellahs) foncièrement opposée aux visées séparatistes des Touaregs du MNLA.
AT/od/APA