Une campagne visant à informer nos décideurs sur l’urgence de mobiliser de nouvelles ressources pour lutter contre les effets du changement climatique et sur le potentiel des mécanismes financiers innovants vient d’être lancée à Bamako par l’ONG AMADE PELCODE au cours d’un atelier qui a réuni des cadres des départements ministériels et des acteurs de la société civile et de la presse.
Les gouvernements, les ministères des finances, les ministres et chefs d’Etat doivent s’engager et la campagne vise à les informer et à les sensibiliser sur ce type de financements pour qu’ils s’y intéressent, se positionnent plus clairement et augmentent la pression sur les pays développés.
6 ONG sont fortement mobilisées autour de cette campagne en Afrique: AFHON au Togo, JVE au Togo et au Bénin, ENDA Energie au Sénégal et AMADE PELCODE au Mali, ainsi que le RAC (Réseau Action Climat) et la Fondation Nicolas Hulot en France. Elles seront présentes à la Conférence des Ministres Africains de l’Environnement en Tanzanie en septembre et au prochain Sommet sur le climat, prévu en décembre au Qatar, pour s’assurer que les négociations autour des financements innovants avancent.
Car 2012 est une année très importante pour les financements climatiques. Les financements précoces déjà octroyés se terminent à la fin de l’année et rien n’est promis pour les années à venir. Les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars d’ici 2020, mais rien ne prouve qu’ils tiendront leurs promesses.
Les financements innovants, ce sont des recettes de plusieurs dizaines de milliards de dollars américains qui proviendront de diverses sources, comme des taxes carbone sur les transports aériens et maritimes internationaux, ou la taxation des transactions financières, notamment des transactions de change,
En fait, sans financements innovants, il n’y aura pas d’argent public sur la table ni d’accord global. Il faut donc que les financements innovants pour le climat deviennent une clé de négociation, et les gouvernements africains, dont les Etats et les populations paient le plus lourd tribut au changement climatique, alors qu’ils ne sont pour presque rien dans ses causes anthropiques, doivent impérativement faire entendre leurs voix.
Ces nouveaux mécanismes de financement sont additionnels, prévisibles, publics et durables, pour soutenir les efforts des pays en développement contre les changements climatiques en termes d’adaptation et d’atténuation. A titre d’exemple, la contribution internationale de solidarité sur les billets d’avion a permis, ces 5 dernières années, de mobiliser plusieurs millions de dollars, de traiter de milliers de personnes contre les grandes pandémies et de vacciner des millions d’enfants de par le monde.
Les participants à l’atelier ont promis un engagement très fort aux côtés de l’AMADE PELCODE et de ses partenaires pour mobiliser les responsables politiques et administratifs du Mali dans le plaidoyer en faveur des financements Innovants, comme la taxe maritime, grâce à renforcement des capacités des négociateurs maliens, une mise à niveau des acteurs étatiques sur ces questions, une plus grande implication de la Commission environnement et développement rural de l’Assemblée nationale dans le processus, la mise en place rapide du Comité interministériel pour la coordination et le suivi de l’engagement du Mali et celle d’un groupe de pression sur les questions des financements innovants.
Une équipe de campagne a été mise en place, avec pour missions de mener différentes démarches auprès des ministères et institutions concernés, de constituer un groupe de pression pour le respect de l’intégrité environnementale et de proposer des mécanismes domestiques nouveaux, basés sur une fiscalité écologique.
Ramata Diaouré