Le 24 juillet, à Alger, Paris et Bamako, la tragédie humaine et l'émotion balayèrent soudainement tout le reste. Le vol Ouagadougou-Alger venait de disparaître avec 118 personnes à son bord, dont 54 Français. On ne savait alors dans quelles circonstances le crash avait eu lieu, ni où, dans cette zone sahélienne épicentre de tant de tensions.
Les regards scrutaient le désert malien à la recherche des disparus du vol AH 5017. On n'excluait pas l'éventualité d'un attentat. « Du coup, on a aussi disparu des écrans radar alors que nous venions de poser un acte important », ironise un diplomate malien.
A Alger, ce 24 juillet, son gouvernement et les rebelles du Nord cosignaient en effet un texte prometteur. Une feuille de route encore fragile mais qui a l'ambition de faire cesser les hostilités et d'établir les conditions d'une paix durable au Mali. Et cela seulement quelques mois après le quasi-effondrement de l'Etat sous la poussée d'une coalition hétéroclite d'indépendantistes touaregs et de groupes arabes accoutumés aux rébellions contre Bamako, de djihadistes d'origines diverses nouvellement inspirés par Al-Qaida, le tout irrigué par le produit hautement rémunérateur d'intenses trafics de narcotiques dans la bande sahélienne.
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