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France-Algérie-Mali : Un accord tripartite pour suivre l’enquête sur le crash
Publié le samedi 2 aout 2014  |  elwatan.com
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© AFP par ERIC FEFERBERG
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita en visite à Paris
Mardi 1 octobre 2013. Le président IBK, a été reçu à l`Elysée par son homologue français, François Hollande.




Les autorités algériennes ont arraché une participation à l’enquête sur le crash de l’avion d’Air Algérie après que leurs homologues françaises semblaient vouloir garder une quasi-exclusivité sur le dossier. Le chef de la diplomatie algérienne est arrivé, jeudi dernier, à finaliser un accord avec ses homologues français et malien sur l’analyse des enregistreurs (boîtes noires) du vol AH 5017 et des débris de l’avion de la compagnie espagnole SwiftAir affrété par Air Algérie.


Cet accord permet aussi aux enquêteurs des trois parties signataires d’accéder et de participer aux modalités d’identification des dépouilles des victimes. «Cet accord se fonde sur les prérogatives reconnues par le droit international au pays sur le territoire duquel l’accident a eu lieu (la République du Mali) ainsi qu’au pays dont la compagnie aérienne nationale assurait l’exploitation de l’aéronef (l’Algérie) et intègre la responsabilité et les capacités scientifiques et technologiques de la France qui compte le plus grand nombre de ressortissants parmi les victimes de l’accident», indique un communiqué des Affaires étrangères.

Alger, agacé, avait demandé auparavant des éclaircissements sur la déclaration du président français sur la décision unilatérale de rapatriement de toutes les dépouilles des passagers en France. Les trois parties sont arrivées à cet accord conciliant chacune des parties et qui, finalement, fera acheminer les dépouilles effectivement en France mais en permettant à chaque pays de participer à l’identification des victimes.

Le communiqué des AE précise que c’est à la demande des autorités maliennes que les services français compétents vont procéder à l’analyse des enregistrements de vol, des débris de l’aéronef et à l’identification des restes humains des passagers du vol AH 5017. «Tous les échantillons prélevés en collaboration avec les équipes d’experts des différents pays feront l’objet d’analyse dans des infrastructures médico-légales françaises, avec une participation effective et substantielle d’experts de police scientifique algériens et d’autres pays concernés», note le même communiqué du ministère. Une fois identifiées, les dépouilles des victimes seront rapatriées dans leurs pays.

Le MAE a assuré en outre que les familles des victimes ainsi que l’opinion publique ne manqueront pas d’informations sur l’évolution du travail de la police scientifique algérienne. Une équipe scientifique de l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) relevant de la Gendarmerie nationale s’est rendu jeudi à Gossi, au Mali, afin de participer à l’enquête. Une autre équipe d’experts algériens et maliens s’est rendue hier en France, au Bureau d’instruction et d’analyse de l’aviation civile française.

A noter que le crash de l’avion d’Air Algérie n’a pas encore révélé tout son mystère. Même si la piste des mauvaises conditions météo se précise de plus en plus, il faut attendre l’analyse finale des deux boîtes noires acheminées vers les laboratoires français. La perte totale du contrôle de l’appareil du fait de sa prise en tenaille entre deux orages semble le scénario auquel sont arrivés les enquêteurs en se basant sur la première boîte noire.

La première analyse fait état d’une altération du système permettant de stabiliser l’avion (appelé dérive de profondeur), ce qui a provoqué une chute brutale et rapide de l’avion à une vitesse de 1000 km/h et un écrasement au sol en à peine trois minutes. Suite à ce crash, une famille française a déposé plainte contre X pour homicide involontaire. La famille d’une des victimes, Véronique Gineste, décédée avec son mari et ses trois enfants, s’est constituée partie civile pour avoir accès au dossier.

Une plainte qui fait suite à l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Paris pour «homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement». L’enquête, une fois achevée, déterminera s’il y a eu erreur humaine ou si les conditions météo ont été plus fortes que toute tentative de stabiliser l’avion.

R. N.
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