C’est arrivé en début d’après-midi du jeudi 31 juillet, au moment où le muezzin de la célèbre mosquée de Sankoré (Tombouctou) invitait les fidèles à la prière. Envoyée en commission par ses parents au grand marché de Badjindé, la petite Inna, une très belle fillette, a été capturée par deux hommes en tenue, qui l’ont conduit dans leur chambre pour la violer. Avant de s’en débarrasser tranquillement, malgré l’hémorragie dont elle souffrait.
La petite, qui sanglotait, a rencontré de proches parents de retour de la mosquée, lesquels ont voulu savoir ce lui était arrivé. Après ses explications, elle a été immédiatement conduite à l’hôpital, au service de la Protection maternelle et infantile (PMI), situé derrière la mosquée sankoré, à l’Ouest du Centre Ahmed Baba de Tombouctou.
Le diagnostic du médecin fut sans appel: viol avec blessure aggravée. Au moment où nous mettions sous presse, la petite Inna était toujours hospitalisée.
Les violeurs, quant à eux, ont vite fait d’abandonner leur domicile. Ils avaient même disparu dans la nature avant que la police, selon nos informations, ne mette la main sur eux. Il s’agirait, nous a-t-on dit, de deux frères utérin nommés Koné, récemment recrutés.
Il semble que c’est la deuxième fois que des éléments des Forces armées maliennes agressent sexuellement des femmes à Tombouctou. La première fois, la hiérarchie avait réussi à étouffer l’affaire. Il n’y a pas eu de justice car le violeur avait tout simplement été muté vers le sud du pays.
Aujourd’hui, les Tombouctiens réclament justice. Ils ne veulent pas d’un arrangement en catimini. Ils souhaitent une véritable condamnation judiciaire et militaire pour les deux violeurs, ce qui pourra servir d’exemple afin que plus jamais cela n’arrive dans la Cité des 333 Saints.
Rassemblées par Chahana Takiou, Youssouf Diallo et Yaya Samaké