Un mort et 2 blessés graves : triste bilan d’un conflit interethnique qui a dégénéré dans la partie ouest de Gossi, région de Gao. Selon un témoin, originaire de la localité, les violences entre la fraction Kel-Inokinder, rouge, et les jeunes de la fraction Kel-Sarrerée, noire, ont éclaté dans la nuit du jeudi au vendredi dernier.
A en croire Mogaze Ag Mohamed Iknane, tout a commencé par des menaces et chantages émanant des membres de la fraction Kel-Inokinder. Ils ont exigé aux Kel-Sarrerée de leur céder leur cheptel pour la simple raison qu’ils sont noirs. Ces derniers, n’ayant pas cédé aux menaces, notre témoin affirme que dans la nuit du jeudi à vendredi, un groupe de la fraction Kel-Inokinder a fait irruption dans les hameaux des Kel-Sarrerée. Armés de machettes, de gourdins et de Kalachnikov, ils s’en seraient pris à tout ce qui pouvait servir de défense à ceux qui, au fil des temps, étaient devenus à leurs yeux de grands ennemis, affirme notre interlocuteur. A la suite de violentes confrontations, les conséquences, selon M. Iknane, sont catastrophiques et le bilan fait état d’un mort et deux blessés graves dans le camp des Kel-Sarrerée. Le père de l’une des victimes, informé de la situation, aurait aussitôt saisi le contingent togolais de la Munisma et les forces armées maliennes. Aux dires du témoin, ceux-ci ont refusé d’intervenir au motif que les Kel-Inokinder étaient lourdement armés. Toute chose qui aurait poussé le vieux à louer un véhicule afin de transporter d’urgence le corps du défunt et les deux blessés à l’hôpital de Gao. En outre, notre interlocuteur affirme que quatre personnes ont été identifiées parmi les agresseurs. Il s’agit de Mohamadine Ag Agaly ; Ata Ag Abdou Salam ; Alassane Ag Oumar et Algabass Ag Oumar.
Aujourd’hui, l’inquiétude monte. Les affrontements interethniques sont en passe de reprendre de plus bel dans le Nord-Mali. Il urge donc que les autorités prennent ce problème à bras le corps. Sinon, la région de Gao et environs sont assis sur une poudrière dont les conséquences, en cas d’embrasement, seront incalculables non seulement pour la résolution de la crise du nord, mais aussi et surtout pour les pauvres populations.
Ibrahim M.GUEYE