Si l’insécurité routière est considérée comme un fléau social, sinon un drame au quotidien dans le district de Bamako avec son lot de fractures, d’handicapés à vie et de morts inutiles, force est de constater qu’il existe une autre forme d’insécurité non moins dramatique. Il s’agit de celle liée aux malfrats armés qui frappent, de plus en plus, au vu et au su de nos agents de sécurité, incapables de réactions positives et, cependant, aimant les dessous de table.
On sait que pendant l’hivernage, des gens armés évoluant seul ou en bandes bien organisées, défoncent les portes des boutiques, des magasins et des familles, pour les piller. Si, rarement on entend parler des faits de ce genre courant l’hivernage 2014, force est de constater que les braqueurs de motocyclistes sont de plus en plus nombreux, en témoignant les nombreux cas de braquage de motocyclistes, ces derniers temps. Dans les familles des portes sont défoncées pour enlever les engins à deux roues.
De la veille de la fête de Ramadan à ce jour, les braqueurs de motocyclistes, semblent avoir repris du service avec confiance et sang froid à Bamako et alentours. Et, pourtant, on se rappelle qu’après le coup d’Etat du 22 Mars 2012, il y a eu une baisse des attaques de motocyclistes par des bandits armés. Cela s’expliquerait par le fait que sous la junte militaire, des patrouilles étaient régulièrement organisées à travers la ville et ses périphéries. Il semble que ce ne soit plus le cas depuis l’élection du président de la République. Les patrouilles sont rares et les structures qui les assurent, n’ont pas de moyens humains suffisants et la logistique nécessaire pour faire face à l’insécurité grandissante. Pire, certains d’entre eux, sont des victimes de braquages à l’issue desquels ils sont dépossédés de leur moto. Ce fut le cas de l’inspecteur de police Haïdara du 13ème Arrondissement de Yirimadjo, mis au respect à la descente du 3ème pont par un homme armé de manchette. Comment un agent de sécurité qui a subi des cours de close combat, n’est-il pas parvenu à maîtriser ce type de malfrat ? L’inspecteur a eu la vie sauve car, il a obéit aux ordres de son agresseur. Plus tard, son engin a été retrouvé dans le quartier de Yirimadjo. Après son agression, Haïdara a aussitôt alerté ses collègues du 13ème qui ont bouclé le secteur et récupéré l’engin.
Quelques jours avant la fête, Mr Ouattara, un enseignant de l’école la Bruyère, a lui aussi été dépossédé de sa moto avec une somme de plus de 600 000 FCFA sur la route de Sénou en plein jour vers 10 heures du matin.
De la veille de la fête de Ramadan à ce jour, que de citoyens ont été dépossédés de leur moto. Les moins chanceux en ont perdu la vie. Le comble est que les braqueurs sont plus audacieux que jamais, puisqu’ils opèrent en plein jour sous la barde des passants, simplement parce qu’ils sont armés. Même votre serviteur a reçu la visite d’un voleur à son domicile le samedi midi et tard dans la nuit. L’audace est payante pour ces délinquants qui inspectent les lieux avant toute opération.
Le dernier baguage en date et dont nous avons été témoin, a eu lieu le vendredi dernier à Banankabougou non loin de la friperie Bakéba et du lycée Ibrahima Ly. Là, un jeune armé a voulu exproprier un motocycliste. Il était armé et a voulu lui faire la peau pour se barrer avec sa moto « Jakarta ». Le motocycliste qui a résisté a reçu une balle à la main après avoir lancé un caillou qui a atteint la nuque du voleur de moto. Malgré la douleur, il a tenu à son engin. La population s’est aussitôt mobilisée et a pu empêcher le voleur d’atteindre son objectif. Le bandit a été maîtrisé puis battu a mort avant d’être calciné. Est –ce le retour à l’article 320 des années de la révolution de mars 1991 ?
En tout cas, ce n’est pas la première fois qu’on brûle, dans le district, un voleur de moto. Les forces de sécurité, doivent se mettre au travail pour assurer aux paisibles citoyens, la quiétude dans leur domicile, sur le chemin du travail. Nos forces de sécurité ont besoin d’être mieux dotées en moyens logistiques et en effectif afin qu’elles puissent pleinement assurer leur mission de protection des personnes et des biens. Il est urgent de trouver une solution à ce problème qui cause beaucoup de malheurs.
Depuis le début de l’année 2014 en commune VI, zone criminogène par excellence, ils sont nombreux ceux qui ont été dépossédés de leur moto. Au nombre de ceux-ci, il y a sans doute ceux qui y ont laissé leur peau. Alors, vivement le renforcement de la sécurité dans le district de Bamako et périphéries car, il est inadmissible que l’on contenue d’évoluer dans une telle anxiété dans nos maisons, dans nos rues et sur le chemin du travail. Espérons que le message sera entendu par le Chef du gouvernement Moussa Mara et son ministre de l’Intérieur et de la Sécurité car, la sécurité et la sauvegarde des vies des paisibles citoyens, n’ont pas de prix.
Tiémoko Traoré