Mines : RANDGOLD joue le jeu de la transparence

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Publié le mardi 5 aout 2014 | L’Essor

La traditionnelle conférence de presse a permis de lever nombre d’équivoques
Le sous-sol malien est loin d’avoir fini de livrer tous ses secrets. Cette conviction est partagée par la multinationale RandGold Resources qui a décidé d’inscrire ses actions dans la durée dans notre pays. Les nouvelles orientations de l’entreprise ont été portées, le week-end dernier, à la connaissance de la presse nationale. C’était à la faveur de la traditionnelle conférence de presse qui se tient tous les six mois sur le site de l’entreprise à Loulo. La rencontre était animée par le directeur exécutif de RandGold Resources, Mark Bristow.

Plusieurs de ses collaborateurs étaient présents : Mahamadou Samaké, directeur juridique pour l’Afrique de l’ouest ; Samba Touré, directeur des opérations sous-régionales et Chiaka Berthé, directeur général du complexe minier Loulo/Gounkoto, propriété de RandGold Resources.

Cette traditionnelle conférence de presse intervient concomitamment avec la tenue du conseil d’administration de l’entreprise. L’initiative de rencontrer la presse nationale s’inscrit dans la dynamique de l’entreprise d’informer l’opinion nationale et internationale sur ses activités dans l’exploitation, mais aussi et surtout de faire valoir son impact en matière de développement du pays.

Pour ce faire, la presse en a eu pour son content. Visite de terrain dans les carrières, visite guidée de l’usine, prise de contact avec le personnel, rien n’a été laissé au hasard pour imprégner les médias du fonctionnement de l’entreprise. Et les visiteurs ont visiblement apprécié. L’initiative devrait permettre de dissiper les incompréhensions et malentendus qui caractérisaient jusqu’ici les relations de l’entreprise avec les hommes de médias, a relevé un confrère local. La satisfaction de notre interlocuteur se justifie sans doute par le fait que les activités d’exploitation minières sont généralement considérées comme un domaine « privé », où la recherche de l’information serait assimilée à une violation de la confidentialité à laquelle sont sensées aspirer les sociétés minières.

Ce qui ne semble pas être le cas de RandGold Resources. « Nous n’avons rien à cacher. Tout ce qui se fait ici est du domaine public », assure le directeur exécutif, en reconnaissant une certaine lenteur dans la diffusion de l’information. Mais cette situation doit être considérée comme une attitude de prudence qui, de son point de vue, vise à éviter à l’entreprise de mauvaises surprises. « Nous voulons donner de l’information. Mais sachez que nous sommes tenus par un certain nombre de principes. Nous sommes une entreprise privée qui fonctionne avec des investissements privés. Nos partenaires n’apprécient guère qu’on leur ôte leur droit à la primeur des informations. Nous avons été interpelés pour cela dans le temps. Ce sont eux qui ont leur argent dans l’entreprise. Et c’est à eux d’abord que nous rendons compte », a plaidé Mark Bristow, ajoutant que cet esprit de prudence exclut également la presse des travaux du conseil d’administration.

Pour autant, les médias ont été informés sur les sujets débattus lors de la réunion de cette instance qui s’articulait autour des voies et moyens de maintenir l’élan amorcé par l’entreprise en matière de production du métal jaune.

Les administrateurs se sont penchés également sur la meilleure stratégie à adopter pour une réduction du coût de production qui, du point de vue du conférencier, demeure un défi majeur pour la pérennité de l’activité minière dans notre pays où l’énergie représente plus de 30% des dépenses effectuées dans l’exploitation d’une mine. La disponibilité de l’énergie est un facteur important pour les mines. L’accès au réseau électrique national à un prix compétitif contribuerait non seulement à prolonger la durée de vie des mines existantes mais aussi à augmenter leur contribution au trésor public et permettre le développement de nouveaux projets miniers, a estimé Mark Bristow.

Quid de la récente rencontre avec le département sur la question de connexion des mines au réseau EDM ? Le conférencier a salué l’initiative. Mais reste dubitatif sur la réussite du projet au regard de l’état actuel de la société nationale d’électricité. Pour Mark Bristow, il va falloir aller au-delà d’une simple relation de clientèle. Le schéma actuel d’EDM n’est pas favorable à une telle relation. La rencontre avec le ministre de tutelle a porté sur un projet de réalisation de 160 Mégawatts. Pour Mark Bristow, ce projet doit être sous-tendu par un esprit de partenariat public-privé dans un contexte d’intérêt commun.
Evoquant l’impact de la société, le conférencier a souligné le caractère citoyen de RandGold Resources à travers les diverses actions menées par ses mines aussi bien au Mali, qu’ailleurs (Côte d’Ivoire, Sénégal et RDC). Selon lui, les actions citoyennes de l’entreprise visent essentiellement les domaines prioritaires, notamment l’éducation, la santé, l’hydraulique et l’agriculture. Ces actions sont exécutées dans un schéma standard en conformité avec les principes de l’entreprise. Toutefois, les initiatives tiennent compte des spécificités des pays d’accueil et des localités d’intervention, a précisé le directeur exécutif de RandGold Resources.

Mark Bristow a aussi évoqué les relations de l’entreprise avec l’Etat. Selon lui, les créances de RandGold Resources auprès de l’Etat s’élèvent à plus de 160 millions de dollars, soit environ 80 milliards de Fcfa en terme de TVA impayée.
Le directeur exécutif de RandGold Resources a réaffirmé son optimisme quant à l’avenir du secteur minier malien. L’industrie minière a de beaux jours devant elle au Mali. Pourvu que les recherches se poursuivent et que l’Etat joue sa partition à travers la mise en place de mesures incitatives favorables au développement du secteur, a-t-il jugé.
L. DIARRA ... suite de l'article sur L’Essor