Le ministre des Maliens de l’extérieur, Abdrahamane Sylla, était hier mardi face aux hommes de médias pour informer l’opinion publique sur les risques de la migration irrégulière, le naufrage de Tripoli survenu le 27 juillet dernier, les conditions de vie des migrants maliens en situation irrégulière en Italie et en Libye, la problématique des enfants migrants mineurs, la situation des Maliens en Centrafrique.
Le ministre des Maliens de l’extérieur, a indiqué que, pour attirer l’attention des Maliens sur les risques de la migration irrégulière et pour ne pas alimenter davantage le réseau des passeurs le long des routes migratoires, son ministère, en collaboration avec ses partenaires, a mené une campagne d’information et de sensibilisation intensive contre les risques liés à la migration. Il a précisé que malgré tous ces efforts, l’on assiste régulièrement à des drames humains sur les routes migratoires irrégulières au cours desquels de nombreux compatriotes perdent leur vie.
Pour Abdrahamane Sylla les migrants, une fois ayant réussi à franchir les frontières des pays de destination, se retrouvent dans des conditions précaires, dégradantes. Il a témoigné qu’en Italie, en Libye et en Centrafrique, comme partout ailleurs, beaucoup de migrants maliens vivent dans des conditions inhumaines. Ils sont sans travail et dorment dans des wagons sans électricité ni eau. Certains parmi eux se retrouvent dans les gares routières pour mendier afin de survivre. Toute chose qui n’honore pas le Mali.
Il a dit que le constat le plus alarmant concerne la migration irrégulière des enfants mineurs, soulignant que beaucoup de parents envoient leurs enfants entre 10 et 15 ans à l’étranger, pensant qu’ils seront protégés par la loi du pays d’accueil. Sans pour autant mesurer les risques qui les guette. Cette situation, à le croire, constitue un crime. Abrahamane Sylla a annoncé que le gouvernement envisage de prendre des mesures visant à réprimer les parents qui s’adonnent à cette pratique. Il a souligné que les crises politiques en République centrafricaine et en Libye obligent les Maliens à quitter ces pays. Malgré cet état de fait, certaines personnes envisagent toujours de partir en Libye, a-t-il relevé. Il a fait savoir qu’en Libye il n’existe pas d’autorité. C’est pourquoi, il est difficile d’aller voir clair dans les conditions des Maliens qui y vivent et, de surcroît, connaître exactement le nombre de Maliens victimes du naufrage de l’embarcation survenu le 27 juillet 2014 près des côtes libyennes.
A ce propos, il a souligné qu’il n’a pas de précision sur le nombre des victimes de ce naufrage, mais qu’il serait de plusieurs dizaines, les sources variant entre 20 à 86 morts. Pour ce qui concerne la Centrafrique, il a indiqué que très prochainement le gouvernement malien va rapatrier 344 Maliens migrants de ce pays.
Le ministre Sylla a conseillé à ses compatriotes de partir à l’étranger par la voie légale à travers notamment le Centre d’information et de gestion des migrations (CIGEM).
Et d’ajouter que face au drame de la migration irrégulière, son département a mis en place un programme de réinsertion socio-économique à travers la Délégation générale des Maliens de l’Extérieur (DGME) et le CIGEM.
Avant d’annoncer qu’une mission sera bientôt dépêchée pour aller présenter des condoléances aux parents des victimes du naufrage et, du coup, sensibiliser les gens sur les risques de la migration irrégulière.
Falé COULIBALY