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Guerre par procuration Hamas-Israël : Les deux protagonistes sont soutenus chacun par ses arabes et ses musulmans
Publié le mercredi 6 aout 2014  |  Le Matin




Cette énième guerre a été décidée par d’autres et le Hamas et Israël n’avaient pas le choix de ne pas la faire. Et une fois lancée, ils ne peuvent pas non plus l’arrêter car les deux ne sont que les têtes apparentes des deux icebergs en confrontation. D’un côté, des entités arabes et islamiques coalisées (Qatar, Frères musulmans égyptiens, Iran et Turquie) et de l’autre aussi d’autres pays arabes alliés (Arabie Saoudite, Egypte, Jordanie etc.).

Est-ce à dire vraiment que les Israéliens sont soutenus dans cette guerre contre le Hamas par des pays arabes ? Absolument ! Depuis 20-30 ans, la presse occidentale, celle qui domine encore le monde, même si ça n’est plus pour longtemps, est devenue une usine à produire un tissu dont le mensonge fait office de coton. Elle donne volontairement, par malhonnêteté et subordination, des informatisions tronquées ou le mensonge par omission (volontaire bien sûr) est roi. De touts petits détails sont grossis à outrance et les données essentielles escamotées. On suit ainsi les infos 24/24 heures sans jamais être édifié. C’est comme l’eau de mer : plus on la bois et plus on a soif ! Et à la fin, elle tue celui qui la consomme.

Donc, cette presse là, celle qui nous informe, ne permet absolument pas de comprendre cette guerre dans ses vraies démentions, enjeux et perspectives. Elle ne permet absolument pas de comprendre que cette guerre est véritablement une première et qu’elle va dessiner une nouvelle carte et une autre géostratégie au proche orient. Pour commencer à comprendre qu’il ne s’agit pas d’une guerre « Arabes contre Israël » ou « Musulmans contre juifs » mais une confrontation de deux pôles, deux paquets ou l’on trouve des arabes et des musulmans des deux côtés. Quant on rate cette donnée, on ne peut rien comprendre dans la situation et l’on a des chances de naviguer dans le soutien aveugle qui ne règle rien.

Car le plus important serait de comprendre ce qui se passe réellement pour résoudre durablement le fond du problème : sans paix dans cette partie du monde, il n’y aura de paix nulle part et aucun développement et progrès ne sera possible chez nous les misérables. Le seul camp pour lequel il faut se battre est celui de la paix. Et la presse occidentale fait tout sauf ça. Voyons à présent les camps en face, en commençant par les parties visibles de l’iceberg. Israël, on connaît déjà et il se passe de toute présentation.

Le Hamas sacrifié comme appât

Cet énième conflit « israélo-arabes » étaient soigneusement préparé depuis et il devait débuter par une attaque suicide où le Hamas jouerait le rôle du kamikaze : accepter de mourir pour tuer. Le Hamas était tout à fait consentant. Car l’objectif de la création (en 1987), de ce groupe armé islamiste, classé terroriste par la communauté internationale, était la destruction de l’entité sioniste. Pour ce faire, il avait lancé, en 2007, une rébellion armée sécessionniste contre le pouvoir central, l’AP (Autorité palestinienne) et avait réussi à créer un « Etat » dans la moitié de la Palestine, Gaza. Mais, l’évolution des événements allait contraindre le Hamas à réintégrer la maison mère. Avec le risque de banalisation et de disparation que cela allait impliquer fatalement.

Les observateurs s’étaient étonnés de cette résignation de la part de Khaled Mech’ale et des autres leaders du Hamas. Et il faut comprendre, à la lumière de ce qui se passe que le Hamas avait reçu un deal alléchant et pourrait être formulé comme suit : « Nous allons vous donner l’occasion d’atteindre votre objectif… ». Et le Hamas avait, c’est une supposition, bondi au ciel de joie : on va mourir de la belle mort en tuant Israël. Les préparatifs étaient déjà au point. Par exemple, les fameux tunnels (Israël en avait détruit 32 en deux semaines) ont couté 1.000.000 de dollars la pièce. Le Hamas n’a pas cet argent. En 5 jours de combat, le Hamas a lancé 14 000 missiles et roquettes sur l’ennemi. Depuis, chaque 12 minutes, une roquette ou un missile est tiré. Il n’a pas cet argent non plus.

Et pour trouver le prétexte du départ de la guerre, le Hamas a enlevé (seul ?) le 10 juin 2014 trois jeunes étudiants israéliens. Ils vont subir des tortures d’une rare cruauté (la presse occidentale n’en a absolument pas parlé) avant de les mettre à mort par petit feu et jeter leurs corps quelques semaines plus tard. La suite, on la connaît.

L’équipe des ‘vedettes’

On commence donc à comprendre : le Hamas ne fait pas Sa guerre. Il combat par procuration, pour atteindre un objectif qui s’éloignait, et par la volonté de « souteneurs » de grande cause. En effet, le Hamas « joue » pour une « équipe de rêve et de vedettes absolues : l’incontournable Qatar qui a acheté l’occident et qui fait ce qu’il veut, la Turquie de l’islamiste Erdogan dont les « pays libres » se gênent pour mentionner son extrémisme, et les Frères musulmans dont le Hamas n’est qu’une émanation. Et enfin, le grandiose Iran des mollahs qui ont humilié les Etats-Unis à vie. Qui dit mieux ? Le Hamas a refusé et violé 5 cessez le feu difficilement arrangé : Il n’a pas le choix, ça n’est pas lui qui décide.

De son côté, Israël n’a pas tardé à voir venir des soutiens : c’est simple, la victoire du camp d’en face ne signifiera pas seulement la défaite d’Israël et la disparation de l’Etat juif signifierait ipso facto celle d’un certain nombre de régimes arabes. A commencer par l’Egypte qui verrait le retour en force des ‘Frères’ et l’Arabie Saoudite qui sera aussitôt écrasée par l’Iran. Le Koweït, la Jordanie et les autres Emirays (sans le Qatar) verraient leur glas sonner. Donc, tous ces pays soutenaient discrètement Israël. Et ils ont fini par rendre visible leur soutien avec la continuation de la guerre alors que le Hamas avaient perdu plus de 1500 hommes.

Le match qui se joue, à n’en pas douter n’a pas encore livré tous ses secrets et il est temps que la presse occidentale cesse de donner des éléments qui donnent des états d’âme, cultive la haine raciale et attise le péril religieux. Il faut édifier et aider à comprendre. C’est de cela que nous avons besoin.

Amadou Tall
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