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Le ministre des Maliens de l’Extérieur face à la presse: 54 719 Maliens reconduits chez eux de 2002 à 2010
Publié le jeudi 7 aout 2014  |  Le 22 Septembre




Le ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdouramane Sylla, était face à la presse, le 5 août, dans la salle de conférences de son cabinet. Objectif, débattre des derniers évènements dramatiques liés à la migration irrégulière et des efforts déployés par le gouvernement pour juguler les flux migratoires avec les hommes et femmes des médias.

Le ministre Sylla, entouré de ses plus proches collaborateurs a tout d’abord présenté l’état des lieux de la migration au Mali. C’est ainsi qu’il a fait remarquer que, de par l’histoire de son peuplement et sa position géostratégique, le Mali est un pays de vieille tradition migratoire. Avant d’indiquer que, depuis 2005, le pays est largement confronté aux conséquences désastreuses des migrations irrégulières.

Les flux d’émigration non organisés, a-t-il soutenu, aboutissent généralement à des reconduites aux frontières, à des rapatriements et à des expulsions, fréquentes et importantes. A titre d’illustration, il dira qu’entre 2002 et 2010, ce sont au total 54 719 Maliens qui ont été reconduits et que cette situation s’était détériorée en 2011, à la suite de la crise en Libye, d’où ont été rapatriés 22 850 Maliens.

Toujours selon le ministre Sylla, pour l’année 2014, à la date du 31 juillet, 2 101 Maliens, dont 1891 de Centrafrique et le reste en Lybie, au Congo Brazzaville et au Gabon, ont été rapatriés par le gouvernement du Mali. En outre, il dira que 225 Maliens sont détenus dans les prisons libyennes et 11 au Sénégal.

Pour terminer le ministre Sylla a fait cas, avec beaucoup d’émotion, de la noyade de dizaines de nos compatriotes de Bafoulabé au large de la Libye, dont deux frères. Face à cette situation, a déclaré le ministre des Maliens de l’Extérieur, son département, en collaboration avec d’autres chargés eux aussi des questions migratoires dans le cadre de leurs missions, a porté assistance aux Maliens en détresse, par la mobilisation de gros moyens logistiques et d’assistance psycho-sociale et sanitaire.

S’y ajoute un programme de réinsertion socio économique, à travers la Délégation des Maliens de l’Extérieur (DGME) et le Centre d’information et de sensibilisation et de Gestion des Migrations (CIGEM), en faveur des membres des associations de migrants. Enfin, une campagne d’information et de sensibilisation soutenue et intensive contre les risques de la migration irrégulière a été menée.

Malgré tous ces efforts, déplore le ministre Sylla, «nous assistons à de véritables drames sur les routes de la migration irrégulière, au cours desquels de nombreux Maliens perdent la vie. Et quand bien même ils réussissent leur dangereux périple, ils vivent dans des conditions précaires, dégradantes et dépourvues de toute humanité. Sans possibilité de retour digne au pays, comme c’est le cas en Italie où de nombreux migrants africains sont hébergés dans des conteneurs».
Phénomène nouveau, a souligné le ministre des Maliens de l’Extérieur, la migration irrégulière d’enfants mineurs, de 12 à 15 ans, parce qu’on estime que la loi protège des mineurs. «Malheureusement, ce sont les parents qui sont à la base». Pour le ministre Sylla, c’est un crime.

En réaction aux questions des journalistes concernant les candidats à la migration originaires de Bafoulabé noyés au large des côtes libyennes, le ministre Sylla a déclaré que son département avait accueilli la nouvelle avec beaucoup de tristesse. «On ne sait jamais quand ils partent en Libye et, malheureusement, nous n’avons pas d’interlocuteur en Libye actuellement», a-t-il déploré, avant d’assurer: «nous avons un programme de réinsertion au niveau du ministère».

Il dira également: «nous sommes en train de mettre en place des initiatives pour que, dans les zones de départ, les gens puissent être fixés, à l’exemple des projets d’aménagement de plusieurs hectares à Bafoulabé». Enfin, il a cité le document de «Politique nationale migratoire» qui sera bientôt publié, pour endiguer le phénomène de la migration irrégulière.
Pierre Fo’o Medjo
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