Des combattants islamistes armés sont entrés samedi matin dans la ville de Douentza, située dans la zone frontière poreuse entre le sud et le nord du Mali.
Le champ était libre depuis le départ de l'armée malienne, il y a près de cinq mois. Arrivés en 4 × 4, les hommes en armes du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest), se sont aussitôt dirigés vers la base de la milice Ganda Iso, dite «d'autodéfense» qui entend protéger les populations. Les hommes du Mujao ont ensuite établi leur quartier général dans un hôtel situé à l'entrée de Douentza. Après avoir sillonné la ville une partie de la journée, la plupart des combattants se sont retirés, laissant sur place suffisamment d'hommes pour établir un «dispositif sécuritaire.» Dans l'après-midi, une délégation de notables locaux a rencontré les hommes du Mujao devant le palais de justice, quelques minutes. Au ministère de la Défense, on ne prévoit aucune intervention de l'armée, dont les troupes les plus proches sont actuellement repliées dans la ville de Sévaré, à 172 kilomètres de Douentza. «Le problème, c'est que nous ne pouvons pas agir sans stratégie ordonnée», reconnaît un porte-parole.