Situation au nord du Mali après le premier round des pourparlers d’Alger : Le HCUA propage des messages de paix pour un « Mali uni et indivisible » sur la station ORTM de Kidal.
Après la révélation faite, il y a une semaine, par le Premier ministre Moussa Mara, selon laquelle le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), qui contrôle la station locale de l’ORTM de Kidal, passe des messages de paix sur cette radio, une source proche de ce groupe armé nous apprend que les leaders de ce mouvement oeuvrent maintenant « totalement pour la paix dans le septentrion », contrairement à des éléments du MNLA qui ne cessent de tirer sur la corde «autonomiste» et «indépendantiste».
C’est le jeudi 31 juillet 2014 au CESC que le Premier ministre Moussa Mara, lors de sa rencontre d’information avec les institutions sur les résultats des pourparlers d’Alger, a fait la révélation selon laquelle le HCUA est en train de faire passer, sur les antennes de l’ORTM locale que ledit mouvement contrôle, des messages de paix appelant les populations à la sérénité en les informant que l’administration et l’armée maliennes « seront bientôt de retour à Kidal« .
Une information qu’un proche du leader du HCUA, Alghabass Ag Intallah, vient de nous confirmer en soulignant que ce rebelle, qui a fait partie du tristement célèbre mouvement Ansar Dine, fait désormais partie des « poseurs de paix ».
Ayant renoncé à l’application de la charia dans les localités qu’il contrôle dans le septentrion, ce mouvement ferait désormais partie de ceux qui prônent le caractère républicain et laïc de la République tout en s’inscrivant derrière les principes sacro-saints de l’intégrité du territoire national et de l’unicité de la nation.
Des sources interrogées à Kidal même ont confirmé cette information relative à l’engagement personnel de ces chefs rebelles pour la paix et surtout pour l’unité du Mali et le caractère laïc de l’Etat. En tout cas, selon l’un de nos interlocuteurs que nous avons eu hier au téléphone, la « situation est très calme » à Kidal. Aucune présence de groupes armés n’est visible en ville où les populations vaquent tranquillement à leurs occupations.
Comme l’avait si bien dit le Premier ministre lors de ladite rencontre, « tous les groupes armés s’inscrivent dans un processus de paix qui garantit les grands principes » que nous venons d’énumérer.
Parlant des exactions et crimes commis par les groupes rebelles et de l’impunité qui semble déjà couvrir ces crimes, Moussa Mara avait prévenu qu’il va falloir faire des concessions quand on veut aller à la paix. Est-ce à dire, pae exemple,que le rebelle Iyad Ag Ghaly, brusquement devenu « fréquentable« , va échapper à la justice du Mali voire de la CPI?
C’est apparemment dans cette voie que nous cheminons. Qui serait le prix à payer pour la paix au nord Mali.
Mamadou FOFANA