La promotion de l’excellence chez les filles et les échanges avec les populations ont occupé une place privilégiée
L’initiative s’inscrit dans une dynamique imprimée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, celle de rapprocher l’administration des administrés. Telle sera la préoccupation principale de la tournée en Première région entamée depuis hier par le Premier ministre. Moussa Mara, poursuit ainsi un périple qui l’avait précédemment conduit dans le Nord du Mali et à Sikasso. Le chef du gouvernement est accompagné de deux ministres, Mohamed Ali Bathily, en charge de la Justice, des Droits de l’homme, Garde des sceaux et Mme Sangaré Oumou Bâ, chef du département de la Femme, de l’enfant et de la famille. Des responsables administratifs régionaux et locaux figurent également dans la délégation primatoriale.
Au cours de son périple, le chef du gouvernement expliquera en particulier à ses interlocuteurs les directives et les orientations du chef de l’Etat par rapport à l’actualité brûlante suscitée par les récents pourparlers à Alger entre le gouvernement et les groupes armés. Mais de manière générale, Moussa Mara prendra le pouls du pays profond et la mesure de l’état d’esprit de nos concitoyens. Les échanges du chef du gouvernement avec les populations porteront essentiellement sur les défis majeurs auxquels est confronté notre pays. Ecouter, expliquer, enregistrer, tel est l’exercice auquel va se soumettre le chef de l’exécutif qui conciliera dans la même démarche l’occasion d’imprégnation et l’opportunité de persuasion.
Pour ce faire, un agenda riche en activités a été établi. Le Premier ministre procèdera à l’inauguration de certaines réalisations se rattachant au développement régional. Il aura des rencontres avec les populations, l’administration publique, les notabilités, les élus locaux et les représentants de la société civile. Des activités sociales, notamment des remises de vivre, des visites sur les installations et les équipements aéroportuaires, le lancement des projets d’électrification, l’inauguration de rues pavées et la tenue des conférences de presse figurent parmi les autres activités prévues.
PAS DE MARIAGES PRÉCOCES. C’est par la ville historique de Nioro que le chef du gouvernement a débuté son périple dans l’ouest du pays. Et c’est par une visite de courtoisie à l’imam de la grande mosquée de Nioro, El Hadj Madiassa Kaba Diakité qu’il a entamé son séjour. Son initiative lui a valu la gratitude de l’érudit qui a demandé à son illustre hôte de transmettre toute sa reconnaissance au président de la République et à l’ensemble du gouvernement, avant de prier pour le retour d’une paix durable dans notre pays.
Le chef du gouvernement s’est ensuite retrouvé dans la salle de conférences de l’hôtel Gétèma City où il a procédé au lancement officiel du « Projet d’excellence au féminin », avant de s’entretenir avec l’assistance sur la vie de la nation. Le projet en question, initiative du ministère de la Femme, de l’enfant et de la famille, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des programmes gouvernementaux en matière de promotion de la femme et de la jeune fille, a expliqué Mme Yaba Tamboura, conseillère technique au département de tutelle. S’étalant sur une durée de 4 ans, il est financé par le Budget national et part les contributions des partenaires techniques et financiers pour un coût global de 1,18 milliards de Fcfa. Son ambition est de rehausser le taux d’accès et de réussite des filles dans le système éducatif national.
Le projet sera exécuté dans les différentes académies de Nioro, de Tombouctou et de Mopti ainsi qu’à l’université de Ségou. Le choix de ces localités est lié au fort taux d’accès, mais aussi d’échec des jeunes filles aussi bien au niveau de l’Enseignement primaire, secondaire qu’à celui du Supérieur. Le projet s’articulera autour des actions de soutien aux filles révélées comme excellentes dans les différents examens nationaux. Mais il bénéficiera également aux filles se trouvant dans les situations de précarité. Il s’agira d’aider ces dernières par l’octroi de fournitures, mais aussi par les campagnes de sensibilisation auprès de leurs parents pour éviter les mariages précoces.
Le maire de Nioro, Kalilou Diakité, s’est félicité de l’initiative qui, de son point de vue, contribuera à corriger une injustice à l’égard de la gent féminine. Selon l’édile, les femmes ont un rôle central à jouer dans le développement de notre pays, mais elles n’y réussiront qu’en acquérant un niveau d’instruction qui les mènera à leur plein épanouissement. Cette conviction a été partagée par le Premier ministre qui a rappelé que l’un des chantiers privilégiés par le président Ibrahim Boubacar Keita demeure la promotion de la femme. Pour Moussa Mara, grâce au projet, justice sera rendue à la femme malienne. Car, comme on le dit souvent chez nous, « éduquer une femme revient à éduquer toute une nation ». Cet adage, selon le PM, traduit l’extrême importance de l’éducation d’une femme, car cette éducation induit la qualité d’avenir même de tout un pays.
UNE PARFAITE PERSONNIFICATION. Saluant les populations pour le soutien dont bénéficient le président de la République et l’ensemble du gouvernement en cette période cruciale de l’histoire du pays, Moussa Mara a exposé les axes du projet de société proposé par le chef de l’Etat à nos compatriotes. Un projet de société qui s’articule autours de six chapitres portant sur le renforcement des institutions, la sécurité des personnes et des biens, la réconciliation nationale, l’éducation, la croissance économique et enfin l’équité et le genre.
Naturellement, le Premier ministre n’a pas esquivé la question cruciale des pourparlers d’Alger. Il s’est félicité des résultats qui ont sanctionné les premières phases de ces pourparlers. « Nous sommes dans une dynamique qui doit nous mener à une paix définitive. Le gouvernement et les groupes armés se sont mis d’accord sur un cadre de dialogue qui définit clairement les sujets non négociables. L’intégrité territoriale, le désarmement et la démobilisation des combattants des groupes armés, le redéploiement de l’administration sur toute l’étendue du territoire national et enfin la laïcité du pays sont des principes sur lesquels nous nous sommes entendus », a-t-il énuméré.
L’intervention du chef du gouvernement a été suivie par celles des populations. L’accès à l’eau potable et aux infrastructures de santé, la sécurité, la promotion de l’emploi des jeunes, telles ont été les préoccupations essentiellement exprimées par les populations du Sahel.
A noter que dans le cadre du lancement du « Projet excellence au féminin », des kits scolaires composés d’ordinateurs, de livres d’anglais, de mathématique, de physique-chimie, des montre bracelets ont été remis aux meilleures élèves. Kadiatou Diallo est l’une des lauréate. Elle a été admise au DEF cette année et reçu la mention « Très bien » avec une moyenne de 16,35. Elle est donc une parfaite personnification de l’ambition que le projet nourrit pour de nombreuses filles de notre pays.
L. DIARRA