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Crash de l’avion d’Air Algérie : l’enquête fournit les éléments disponibles
Publié le vendredi 8 aout 2014  |  L’Essor
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© AFP par SIA KAMBOU
Le site du crash de l`avion Air Algérie




La Cellule de crise installée après le crash de l’avion d’Air Algérie qui s’est écrasé près de Gossi le 24 juillet, était mercredi face à la presse pour communiquer les derniers développements de l’enquête lancé à la suite de l’accident. Les journalistes ont été briefés par le biais d’un communiqué lu par le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré, en présence des membres de la Cellule de crise.
Le texte explique qu’à la suite de la réunion des experts tenus à Paris, la qualification technique de l’accident est : « Accident du Mcdonnell Douglas MD-83 immatriculé EC-LTV du 24 juillet dans la région de Tombouctou ». La commission d’enquête mise en place par le Mali a réuni au Bureau enquête analyse (BEA) des enquêteurs de plusieurs pays : Algérie, Burkina Faso, Etats-Unis, Espagne, France.
« Des séances de travail réunissant une vingtaine d’enquêteurs pour la sécurité aérienne, tenues au BEA en présence du président de la commission d’enquête du Mali et du directeur du BEA de France, ont permis de préciser l’organisation de l’enquête, de faire le point sur les éléments disponibles et de décider des travaux à lancer en priorité », indique le communiqué, en précisant que l’enquête s’organisera autour de trois groupes de travail : « aéronefs », « systèmes » et « exploitation ».
Ces groupes se sont immédiatement mis au travail. Les travaux sur les enregistreurs de vol se sont poursuivis au sein du groupe « système ». L’exploitation de certains paramètres a permis de restituer une première image de la trajectoire de l’avion. D’autres paramètres doivent encore faire l’objet de validation. Toujours selon le communiqué, la bande magnétique de l’enregistreur de voix qui était endommagé n’a malheureusement pas pu être exploitée.
La trajectoire de l’avion telle qu’elle a pu être restituée à partir des paramètres de vols enregistrés, superposée avec une image satellite des masses orageuses présentes le jour de l’accident fait apparaître une montée et un début de croisière normal avec des changements de route modérés, typiques d’une stratégie d’évitement des développement orageux.
« L’avion monte au niveau 310, accélère vers une vitesse de croisière normale vers la fin du vol, tout en restant au niveau 310, la vitesse diminue progressivement », rapportent les enquêteurs qui annoncent qu’un rapport d’étape sera publié avant la fin septembre par le président de la commission d’enquête du Mali.
Hier à Paris, le Bureau français d’enquêtes et analyses chargé de l’enquête technique par nos autorités, a présenté lors d’une conférence de presse les premiers résultats de l’enquête sur les circonstances du crash. Le BEA a d’emblée annoncé que les enregistrements des conversations de l’équipage étaient pour l’instant « inexploitables » en raison du dysfonctionnement d’une boîte noire. « Malheureusement, les enregistrements se révèlent à ce jour inexploitables en raison vraisemblablement d’un défaut de fonctionnement sans lien avec les dommages résultant de l’accident », a expliqué son directeur Rémi Jouty.
Les enquêteurs du BEA, un organisme public à la compétence internationalement reconnue, ont été désignés juste après le crash par nos autorités pour prendre en charge l’enquête technique. Le BEA a réceptionné le 28 juillet les deux enregistreurs de vol du MD-83 accidenté, les fameuses « boîtes noires ». La première, qui a enregistré les paramètres du vol (vitesse, altitude, trajectoire, etc.) de l’avion, a pu être lue le jour même. En revanche, pour la seconde, « la bande magnétique a été un peu endommagée », a révélé Jouty. « Il y a du signal sonore enregistré sur la bande mais ce signal est inintelligible à ce stade », a-t-il expliqué. Le BEA a souligné s’être tourné « vers les meilleurs experts » pour tenter de lire le signal.
Selon les éléments d’ores et déjà établis par les enquêteurs, l’appareil a traversé une zone orageuse et s’est écrasé environ 32 minutes après son décollage. « Quand on voit la trajectoire, cela conduit à penser que l’avion ne s’est pas désintégré en plusieurs morceaux en vol », a précisé Jouty. « Je ne pense pas que l’on puisse à ce stade exclure la thèse d’une action délibérée, mais on ne peut pas en dire plus pour l’instant », a-t-il toutefois ajouté.
« Environ deux minutes après le début de la croisière, la vitesse a diminué progressivement », a détaillé le BEA. Puis, l’avion est parti en virage à gauche avant de perdre rapidement de l’altitude, « avec des changements d’inclinaison et d’assiette très importants ». « La rotation vers la gauche continue jusqu’à la fin de l’enregistrement. Et le dernier point enregistré, à 1H47mn15s, correspond à une altitude de 1.600 pieds (490 mètres), une vitesse de 380 nœuds environ (740 km/h) et une vitesse de descente extrêmement importante », a ajouté le BEA.
Mercredi, les gendarmes français, envoyés sur la zone d’accident dans le nord-est pour collecter notamment les restes humains à des fins d’identification des victimes, sont rentrés en France. Avec leurs collègues maliens, espagnols et algériens, ils ont passé une semaine à ratisser le site, proche de la ville de Gossi, à environ 150 kilomètres de Gao. « Nous avons procédé à un peu plus de 1.000 prélèvements. Scientifiquement, nous avons une forte probabilité d’identifier toutes les personnes », a assuré le colonel de gendarmerie Patrick Touron. Selon lui, « l’avion est tombé avec une très grande vitesse verticale, parce qu’il s’est littéralement pulvérisé ». « Le choc a été quasi instantané », a-t-il estimé
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