Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a prévenu jeudi que l’absence de surveillance aérienne du Nord de son pays risquait de faire basculer cette zone dans le « non-droit » et qu’elle pourrait devenir une plateforme pour toutes sortes d’ »activités illicites ».
A l’issue du sommet Etats-Unis-Afrique à Washington, M. Keïta a également assuré que le Mali était en faveur d’une solution pacifique avec la rébellion touareg.
Le Nord du pays a été contrôlé pendant dix mois par les groupes islamistes Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ils en ont été chassés par une intervention internationale en janvier 2013 initiée par la France, l’opération Serval.
Cette opération a été remplacée en juillet par « Barkhane », à vocation plus vaste et durable, sur l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.
Mais le président malien a regretté que son gouvernement ne dispose pas de moyens aériens pour surveiller cette vaste région.
« Si cette zone devient une zone de non-droit, une zone de non-contrôle (…) on peut trouver là toute sorte d’activité illicite, illégale et dangereuse pour la paix mondiale », a-t-il déclaré lors d’une intervention au groupe de réflexion Center for Strategic and International Studies.
« Ce qui se passe là ne concerne pas que le Mali. Nous sommes dans un +nexus+ stratégique », a-t-il ajouté.
Et si le Mali se transformait en plateforme du trafic de drogue, ce serait « un danger pour la jeunesse malienne, un danger pour la jeunesse européenne, un danger pour la jeunesse dans le monde entier ».
Dans une vidéo mise en ligne mardi, le chef du groupe Ansar Dine, une des formations islamistes chassées du nord du Mali, a marqué son retour après plus d’un an et demi de silence par un message vidéo appelant à combattre Paris et ses alliés.
« Nous appelons notre courageux peuple musulman, outragé par les Français et leurs alliés, à faire front contre cet ennemi historique et cet occupant qui déteste l’islam et les musulmans », a déclaré Iyad Ag Ghaly sur cette vidéo visionnée jeudi par l’AFP.