L’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles et incontestables constitue l’une des missions principales du gouvernement d’union nationale mise en place le 20 août 2012. Au cœur de la réussite de cette mission, se trouve la question du fichier électoral. Quel type de fichier sera retenu pour la bonne organisation de ces élections ? La question était au cœur des débats entre l’administration et les partis politique ce lundi 3 septembre 2012 au Gouvernorat du District de Bamako.
Est-ce que nous devons continuer à avoir un système électoral où il n’y a que 15 ou 20% de Maliens qui participent effectivement aux élections ? Est-ce que l’un des objectifs ne doit pas être d’arriver à 50 voire 60% du taux de participation ? Peut-on être sûr que ceux qui seront là après cette période de transition auront la caution de 60% de Maliens. Devons nous continuer à avoir un président de la République qui n’est élu que par 2% des Maliens, et qu’il prétende qu’il est le président de tous les Maliens ? Que dire d’une Assemblée nationale où tout le peuple ne se reconnait pas ? Autant de questions essentielles et fondamentales à résoudre et auxquels le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, a invité à réfléchir les participants du Cadre de concertation de ce lundi 3 septembre 2012 au gouvernorat du District de Bamako.
Surtout que les prochaines échéances électorales s’annoncent décisives pour une sortie de crise dans notre pays. Pour répondre à une partie de ces questions, une version provisoire du Recensement à caractère d’Etat civil(RAVEC) a été présentée aux partis politiques ce lundi 3 septembre 2012. Cette rencontre entre dans le cadre des rencontres du Cadre institutionnel de concertation qui regroupe ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation et l’ensemble des représentants des partis politiques autour des questions électorales. Les travaux étaient présidés par le Colonel Moussa Sinko Coulibaly, le Ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, en présence de Me Demba Traoré, Ministre délégué en charge de la décentralisation. On notait à leurs côtés, la présence de Souleymane Diabaté, Gouverneur du District ; de Sina Alou Théra, représentant de la Délégation générale aux élections(DGE) ; Mamadou Diamoutani, président de la CENI.
Les présentations étaient assurées par Moriba Samaké et Abdoul Sy, respectivement, chef du projet Ravec et responsable du Centre de traitement des données. Selon les organisateurs de cette rencontre, la présentation du projet du Ravec a été rendue nécessaire par le changement de l’environnement, mais aussi l’intérêt grandissant des Maliens et des partenaires du Mali pour les élections. Il s’agit de donner directement l’information aux acteurs, aux différents états major pour leur permettre de disposer des outils nécessaires au moment de décider de la suite à donner à la question du fichier à retenir.
Et enfin de compte, intégrer ces données dans les stratégies pour les joutes prochaines. A la question de savoir si nous avons un fichier biométriques de nos jours, le ministre répond par la négative. Mais tout en restant convaincu que nous pouvons évoluer vers le fichier biométrique sur la base des données biométriques du RAVEC.
Selon Moriba Samaké, chef du projet Ravec, à la date d’aujourd’hui, nous avons une population de 14 266 181 qui a été recensée pour une prévision de 14 007 856 habitants. Soit un taux de 105,80%. Sur la base de ce recensement, nous avons un potentiel 7 152 004 électeurs. Et parmi ces électeurs potentiels, 6 800 000 ont toutes leurs données biométriques disponibles. Contre un total de 352 004 dont les données ne sont pas au complet. Malgré ces résultats encourageants, le ministre Sinko Coulibaly évoque un certain nombre de contraintes quand à la possibilité pour l’administration d’organiser les élections sur la base de ce fichier. Il s’agit de la question du nom recensement des Maliens vivant en Côte d’ivoire. Et le caractère incomplet de certaines données biométriques de certaines personnes recensées.
Mais d’ores et déjà, le ministre affirme qu’il y a déjà un certains nombre de certitudes. Premièrement, nous n’avons pas les moyens matériels et même institutionnels d’organiser les élections en 2012. Deuxièmement, la majorité des Maliens souhaitent que les élections soient organisées dans les meilleurs délais possibles. Et enfin, la majorité des Maliens souhaitent que ce ne soit pas des élections bâclées. Par rapport au calendrier des élections, Moussa Sinko Coulibaly a affirmé que le Premier ministre prendra les choses en main pour trancher cette question dès la session d’octobre devant l’Assemblée. La réponse revient aux acteurs après avoir visité le fichier.