Dans l’objectif de trouver un terrain d’entente pour l’affiliation des éléments des forces armées et de défense à l’Assurance Maladie obligatoire (AMO), Hamadoun Konaté, ministre de la solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord, a rencontré le 9 août 2014, dans la salle de conférence de la Maison des ainés, la hiérarchie militaire.
En plus du Général Mamadou Lamine Ballo, secrétaire général du ministère de la défense et des anciens combattus et du général Didier Dakouo, chef d’Etat major général adjoint de l’armée malienne, la rencontre a enregistré la participation de l’ensemble des directeurs et chefs de services au niveau de l’armée. D’entrée de jeu, Hamadoun Konaté, ministre de la solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord, a rappelé que l’AMO a été initiée par le gouvernement du Mali par une loi le 26 juin 2009, dans le but de permettre la couverture des frais des soins de santé inhérents à la maladie et à la maternité des assurés et des membres de leur famille. Selon lui, en 2010, au regard des difficultés liées aux conditions de son démarrage la hiérarchie militaire avait émis le vœu de surseoir momentanément à l’affiliation des forces armées et de sécurité en attendant de prendre certaines dispositions. « Aujourd’hui, nous constatons de nombreuses sollicitations de la part de militaires et de personnels des services de sécurité soumettant leur désir d’affiliation à l’AMO. Nous pensons que le moment est venu de discuter de l’enrôlement des éléments des forces défense et sécurité dans l’AMO », a-t-il indiqué. Avant de révéler que les contacts préliminaires que la CANAM a eus avec les services du ministère des Forces armées et des anciens combattants, ont permis d’échanger sur un certain nombre de préoccupations susceptibles d’être prises en compte dans la perspective d’une stratégie d’affiliation de cette catégorie. Le ministre a ajouté que l’institution d’une assurance maladie obligatoire comme substitut direct par les usagers, a pour avantage de permettre, entre autres, par la mutualisation des ressources et des risques, l’augmentation de la solvabilité de la demande de soins de santé chez les ménages. « Elle contribue incontestablement à améliorer l’accessibilité financière des bénéficiaires aux soins de santé », a-t-il déclaré. C’est très heureux que le ministre a informé la hiérarchie militaire que malgré les difficultés initiales, des avancées assez encourageantes sont à ce jour enregistrées, après bientôt 4 ans de mise en œuvre. Ce sont : l’enrôlement de 568 994 personnes, l’immatriculation de 405 254 personnes soit 71,28% des personnes enrôlées, la production/distribution de 292 086 cartes d’assurés et le conventionnement de 1418 établissements prestataires que sont les hôpitaux, Csref, CSCOM, officines de pharmacie et laboratoire d’analyse. « Ces différentes avancées ont contribué fortement à un regain d’intérêt de plus en plus fort de la population pour la reforme de l’AMO », a-t-il déclaré. Et, en ce qui concerne l’armée, il a estimé que pour procéder à l’immatriculation et rendre disponible le dispositif de la prise en charge, il serait envisageable de tenir une rencontre de mise à niveau des principaux responsables au sein des administrations des Forces armées et de sécurité sur l’AMO. Il a aussi proposé l’organisation de séances d’information au sein des garnisons et procéder à l’enrôlement in situ des personnels militaires et de sécurité, la préparation et la signature de conventions pour le compte des services de santé des Forces armées et de sécurité. Pour sa part, au nom du ministre de la défense et des anciens, le général Mamadou Lamine Ballo, a rassuré le ministre de la solidarité que son action est bien perçue au niveau de l’armée. « Pas plus tard qu’une semaine, dans le cadre de la reforme de l’armée, nous avons posé le problème », a-t-il indiqué. Avant de déclarer que si vous n’avez pas été un peu plus rapide que nous, nos structures compétentes seraient rentrées en contact avec les votre pour l’AMO. « J’avais reçu l’ordre pour rentrer en contact avec la CANAM pour voir la possibilité de l’affiliation des éléments des forces de sécurité et de défense », a indiqué le lieutenant-colonel Samaké Mariétou Dembélé, Directrice du service social de l’armée. Avant de soulevé les préoccupations des forces de défense et de sécurité qui sont 4 ordres. Ce sont : la possibilité de l’affiliation de tous les militaires et la possibilité de la faire individuellement ou par entité (Etats majors, Direction et services), le cas des travailleurs civils de l’armée et la prise en compte des services sanitaires de l’armée dans le système de conventionnement dans le cadre de l’AMO. Pour plancher sur la spécificité des forces de défense et de sécurité, le ministre de la solidarité a proposé la mise en place d’une commission de travail qui a été acceptée par la hiérarchie militaire et doit proposer un document dans 15 jours.
Assane Koné