L’exercice de restitution des conclusions de la phase initiale des pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger, initié par le gouvernement se poursuit. La semaine dernière, trois ministres et un ancien ministre ont rencontré les élus du Nord, la société civile et d’autres représentants des communautés du Nord. Il s’agit du ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et la Reconstruction du Nord, Hamadoun Konaté, de ses collègues de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, de la Décentralisation et de la Ville, Ousmane Sy et de l’ancien ministre Zeyni Moulaye.
Une première rencontre s’est déroulée dans l’amphithéâtre de la Maison des aînées jeudi dernier. La seconde s’est tenue vendredi dans l’après-midi au Centre international des conférences de Bamako. L’objectif de ces rencontres était de recueillir les observations des uns et des autres avant la seconde phase des pourparlers qui doit débuter le 17 août.
Les ministres ont expliqué que la feuille de route dresse la liste des prochaines étapes des négociations qui doivent aboutir à un accord définitif. Les groupes signataires sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le Mouvement (dissident) arabe de l’Azawad, la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CMFPR).
« Le premier contact à Alger est déjà significatif et indicateur de ce qui pourrait être les futurs pourparlers. Notre gouvernement a pu hisser sa diplomatie à hauteur des enjeux pour pouvoir obtenir une feuille de route consensuelle. Il faut reconnaitre à César ce qui appartient à César : ils l’ont réussi. Nous adhérons et cautionnons tout ce qu’ils ont eu à faire. Nous accompagnons, encourageons le gouvernement pour les autres phases à venir », a dit le président du Haut conseil des collectivités territoriales, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara.
Le ministre Hamadoun Konaté a présenté la feuille de route et a insisté sur la dimension inclusive de ces pourparlers auprès de l’assistance. Il a donné des assurances sur les bases qui baliseront les négociations. « Nous avons aussi donné notre réelle volonté de voir les élus et les communautés du Nord suggérer, comment celles-ci pourraient être représentées de la meilleure manière. Nous avons expliqué ce qu’il y a dans la déclaration de cessation d’hostilités qui a été signée par toutes les parties en conflit », a dit le ministre Konaté.
Au cours des débats, l’on a perçu une réelle colère mais accompagnée d’impatience de voir le retour de la paix.
Hamadoun Konaté a assuré que les officiels qui représentent la Nation à Alger ont un mandat qui ne leur permet pas « de brader quoi que ce soit ». Les accords qui seront signés dans les mois à venir, selon lui, seront les derniers pour que notre pays sorte définitivement des conflits armés cycliques.
Il a invité chacun à inscrire son action dans le sens de l’apaisement et à tenir des discours qui rapprochent. « Le Mali vaut que l’on taise nos petits différends. Le Mali vaut qu’ensemble nous nous unissons pour améliorer ce qui est entrepris. Nous appelons à la mobilisation de tout le monde autour du processus de paix », a-t-il encore dit.
Bajan Ag Hamatou, député élu à Ménaka, petit-fils de Firhoun et chef des Ullimidène à Ménaka a fait part de ses impressions à la fin de cette restitution : « Ceux qui étaient à Alger au nom du gouvernement sont suffisamment responsables pour décider de ce qui fera le bonheur de notre pays. J’ai confiance en eux. Nous responsables devons aider le gouvernement. J’en appelle aux mouvements armés qui se disent maliens d’être conscients du fait que les populations souffrent depuis trois ans ».
A. DIARRA