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Invasion des régions septentrionales par des bandits armés : Les élus du Nord demandent l’intervention rapide des troupes de la CEDEAO
Publié le lundi 7 mai 2012   |  L'Indépendant




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Les élus nationaux et locaux des régions de Gao, Tombouctou et Kidal ont décidé de prendre leur responsabilité dans la catastrophe humanitaire qui frappe le Nord du pays. Ils étaient face à la presse le vendredi 4 mai 2012 à l’Hôtel Nord-Sud pour lancer un cri de détresse : » que la CEDEAO intervienne vite, très vite » pour secourir leurs parents qui semblent abandonnés par les autorités maliennes.

C’est l’honorable El Hadj Baba Haïdara dit Sandy, député élu à Tombouctou et vice-président de l’Assemblée nationale qui était le porte-parole des élus du Nord. Parmi eux on pouvait remarquer la présence des députés Abdou Sidibé de Gao, Abdoul Malick Diallo d’Ansongo, Nock Ag Attia de Diré, Oumar Bouri Touré dit Billy de Goundam, le maire de Gao Sadou Diallo et plusieurs autres responsables locaux dont des maires, des présidents des conseils de cercle et de région.

Après plusieurs contacts et une importante réunion le 30 avril dernier à l’Hôtel Royal de Faladiè en commune VI du district de Bamako, les élus du Nord ont décidé de crier fort leurs » inquiétudes » par rapport au drame qui frappe les régions de Gao, Tombouctou, Kidal et une partie de Mopti. Pour le principal conférencier, la manière avec laquelle les choses se passent depuis un moment à Bamako est source de nombreuses inquiétudes au sein des ressortissants du Nord en général et des élus ces régions en particulier.

» Il y a une rébellion qui a permis à des bandits armés et à des extrémistes de tout acabit d’occuper cette partie du territoire du Mali. La gestion de cette situation a été évoquée pour expliquer le coup d’Etat intervenu le 22 mars. Depuis , aucune action de l’Etat n’est menée en direction du Nord… Lorsque devant des dons marocains destinés au Nord, le Premier ministre déclare que tout le Mali a des problèmes, que la saison agricole n’a pas été bonne partout sur le territoire national, cela nous inquiète, nous élus du Nord « , a déclaré l’honorable El Hadj Baba Haïdara.

Il a expliqué que les actions des gouvernants ne montrent pas véritablement que la » priorité des priorités « , c’est bien la libération du Nord du pays, assiégé par des hordes de criminels qui ne cessent de rendre la vie dure aux paisibles populations (du moins celles qui n’ont pas fui). » Au jour d’aujourd’hui, pas même un petit couloir humanitaire initié par les autorités en direction de ces populations meurtries », s’est insurgé un autre élu.Et l’élu de Tombouctou de faire remarquer que » quand le Premier ministre déclare que le Gouvernement est encore en train de chercher à mettre sur pied ce couloir humanitaire d’une extrême urgence « , cela aussi est source d’ inquiétude.

En dehors de ce que l’association Cri du Cœur a amené en terme de dons, a-t-il relevé, rien n’est fait par qui que ce soit en direction des femmes, des enfants, des hommes sans abri soumis à toutes sortes de traumatismes par des envahisseurs.

Pour l’honorable Haïdara, les élus du Nord sont à bout de souffle, avec à Bamako, leurs maisons devenues des campements hébergeant des centaines de réfugiés et des déplacés dans un état de misère inqualifiable. Pendant ce temps, « au lieu d’ouvrir les bras à la CEDEAO de venir nous aider à réunifier notre pays, pour nous soulager un tant soit peu, certains de nos compatriotes brandissent une incompréhensible fierté et s’opposent « .

Touché dans son âme, le conférencier a haussé le ton pour dénoncer cette attitude attentiste alors que la mort et la désolation frappent les parents à Tombouctou, Gao, Kidal et ailleurs dans le septentrion. » Nous sommes des Maliens comme tout le monde. Nous sommes fiers d’être des Maliens, mais nous ne comprenons pas cette passivité. Nous avons vu l’armée malienne se battre ; nous avons vu notre armée battre en retraite. Nos militaires ont fui et on a demandé aux civils de résister… Les populations sont abandonnées à elles-mêmes. Les conventions de la CEDEAO ont été signées par le Mali. Avec quel orgueil on nous dit que la CEDEAO ne doit pas venir nous aider à libérer la zone ? Rappelons qu’à Ouaga, le président Blaise Compaoré a clairement déclaré que même si le Mali ne le demande pas, la CEDEAO va intervenir dans notre pays « , s’est-il insurgé. Il n’a pas manqué de souligner que si la CEDEAO n’intervient pas, les élus du Nord vont porter plainte contre cette organisation et contre l’Etat malien pour non assistance à populations en danger.

L’honorable Baba Haïdara dit Sandy a rappelé, documents à l’appui, que la mission principale des troupes de la CEDEAO, au Mali (MICEMA), fortes de 5 500 hommes, constituée sde personnels militaires, de policers et de civils, est de protéger les populations civiles, assister les organisations humanitaires dans le cadre de la mise en œuvre de l’assistance aux victimes, faciliter la libre circulation des personnes et des biens, faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées. Il a alors plaidé pour que la CEDEAO intervienne vite, très vite. Les troupes, ont insisté les intervenants, peuvent débarquer directement dans le Nord du Mali sans passer par Bamako.

D’autres intervenants comme les députés Oumar Bouri Touré dit Billy, Abdoul Malick Diallo, Abdou Sidibé, Nock Ag Attia, le maire Sadou Diallo de Gao ont aussi plaidé dans le même sens.

Bruno D. SEGBEDJI

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