La plainte pour déguerpissement de Marakodougou de Bakary Togola a-t-elle disparu entre les mains de ceux-là mêmes qui avaient été chargés de l’acheminer sur la représentation nationale?
La question mérite plus que jamais d’être posée, quand on sait que le précieux document, pourtant indispensable pour que l’Assemblée Nationale intervienne officiellement dans le dossier, n’est jusqu’à présent pas arrivé sur la table du Parlement.
C’est du moins ce qui a été confirmé la semaine dernière en réunion de bureau du groupe parlementaire des Tisserands. La Commission administration territoriale et décentralisation, qui avait voulu se saisir du dossier afin de diligenter une commission d’enquête parlementaire en vue d’une interpellation des ministres concernés, en a été empêchée pour une question de forme.
En effet, l’institution n’est pas officiellement saisie de l’affaire, malgré les informations distillées dans la presse dans ce sens. Nos recoupements auprès du service courrier de l’Hémicycle nous ont permis d’aboutir à la même conclusion. 20 jours après son émission, la lettre ouverte adressée à l’Assemblée dans le scandale foncier de Marakodougou n’est jamais arrivée sur la table de cette institution.
Cette attitude de certains députés membres de la petite commission mise en place par le groupe parlementaire RPM irrite et donne raison à ceux-là mêmes qui ne cessent de dénoncer leur volte-face au profit du richissime Président de l’APCAM dans cette affaire.
Pourtant, ces mêmes élus avaient donné la ferme assurance que la correspondance allait être remise à qui de droit. Qu’est-ce qui explique donc cette rétention, qui retarde la mise en place de la commission d’enquête parlementaire? Est-ce pour permettre à Bakary Togola d’avoir du temps pour faire établir ses titres fonciers définitifs? Qui a donc intérêt à étouffer ce sale dossier?
Yaya Samaké