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Assurance Maladie Obligatoire (AMO) : La CANAM tente de convaincre les récalcitrants
Publié le lundi 11 aout 2014  |  Le 22 Septembre




Démarrée en novembre 2010, l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) ne fait pas encore l’unanimité au sein de l’ensemble des travailleurs maliens. Les militaires et les travailleurs de l’enseignement n’ont jusqu’à présent pas voulu adhérer à l’AMO. Pour tenter de convaincre ces travailleurs, la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) a pris des initiatives afin qu’ils bénéficient du régime de l’AMO.
Ainsi s’est tenue une rencontre entre le ministre de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction des régions du Nord, Hamadoun Konaté et la hiérarchie militaire et les travailleurs de l’enseignement supérieur, le samedi 9 août dernier à l’ex Maison des Aînés.
C’était en présence du Secrétaire général du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, du Chef d’Etat-major adjoint des armées et des Directeurs et chefs de services militaires. Les responsables des syndicats de l’enseignement supérieur étaient également là. L’objectif était de réfléchir ensemble, de lever les équivoques et de prendre en compte les préoccupations des uns et des autres, afin que tous les travailleurs maliens puissent adhérer à l’AMO.
Au cours de la double session de travail, les militaires, par la voix de la Directrice du Service Social des Armées, le Lieutenant-colonel Mme Samaké Mariétou Dembélé, les FAMA ont fait entendre leurs préoccupations. En effet, la Grande muette a souhaité que l’affiliation soit faite individuellement, sans évoquer le mot obligatoire. Le Lieutenant-colonel Samaké Mariétou a aussi émis le vœu que l’adhésion soit faite par entité, c’est-à-dire par les directions des différents corps de l’armée.
De son côté, le Directeur des services de santé des armées, le Général Charles Fau, a estimé que le militaire en service doit être pris en charge gratuitement, d’où son inquiétude pour l’instauration d’une cotisation que la loi veut leur imposer. Pour autant, les militaires se disent partants pour l’AMO, mais, avant, ils veulent peser le pour et le contre pour voir dans quelle mesure ils pourront se faire enrôler.
Pour les convaincre, le ministre Konaté a exposé aux militaires grandes avancées que l’AMO a connues ces derniers temps. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes: «nombre de personnes enrôlées: 56 8494 (ouvrants droit et ayants droit), fin mars 2014, soit 29,08% de la population potentielle à couvrir, nombre de personnes immatriculées par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (après pré-immatriculation par les Organismes de Gestion Délégués): 405 254, soit 71,28% des personnes enrôlées, nombre de récépissés et cartes (cartes sans photo et cartes avec photo): 292 086, nombre de personnes qui cotisent effectivement: 230 808 personnes sur 412 685 (secteurs public et privé), soit environ 55, 92% des cotisants potentiels.
S’y ajoute le nombre d’établissements conventionnés: 1 418 (hôpitaux, CSréf, CSCOM, laboratoires d’analyse, officines de pharmacie) sur l’ensemble du territoire dans le cadre de l’offre des prestations sanitaires aux assures de l’AMO». Ce n’est pas tout. Sur 53 000demandes de «non adhésion» parvenues à la CANAM entre Avril et Décembre 2011 (toutes catégories confondues), il est enregistré à ce jour 25 200demandes de «ré­adhésion».
Pour la rencontre avec les travailleurs de l’enseignement supérieur, face au «non à l’AMO» du SYNESUP, le ministre Konaté, avec à ses côtés son homologue de l’Enseignement, a adopté une démarche diplomatique. Il a supplié ce syndicat de reconsidérer sa position vis-à-vis de l’AMO, qui reste une aubaine pour faciliter l’accès aux soins à moindre coût. Pour ce faire, il a préconisé la mise en place d’une commission, pour échanger avec les syndicats afin de prendre en compte leurs préoccupations, comme avec les militaires.
Youssouf Diallo
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