Comme dit un adage de chez nous : “la vie est faite de plusieurs jours”. Et ce sont pas les militants de l’Adéma qui diront le contraire. Eux qui sont aujourd’hui en bute à une crise de trésorerie et de ressources humaines, laquelle aura conduit au report, pour la seconde fois, du 5è congrès ordinaire du parti. Raison évoquée pour justifier ce dernier report : le Pasj n’aurait pas de “sous” dans sa caisse !
Adema-pasj C’est vrai que l’argent est le nerf de la guerre, et que sans lui il serait aberrant de vouloir parler de l’organisation d’un congrès. Mais à côté de la difficulté de trésorerie évoquée, le parti serait fortement miné par un problème de leadrship et une démobilisation sans précédent des militants à la base. La clé de cette situation est à chercher au niveau des soubressauts consécutifs aux dernières élections générales de 2013 (présidentielle et législatives).
Il faut rappeler que le parti, faute d’un consensus autour d’un candidat unique pour défendre ses couleurs à la présidentielle, s’était vidé de pas mal de ses ressources humaines valables. La voie du salut pour ceux qui ont créé cette situation dans le parti (les Dioncounda Traoré, Tiémoko Sangaré, Oumarou Ag Ibrahim, Lazare Tembely (au nom de la jeunesse)… pour ne citer que ceux-ci) était que le candidat imposé aux autres parvienne à permettre à l’Adéma-pasj de revenir au pouvoir après la décennie 1992-2002.
Hélas, les espoirs furent déçus, tant l’élephant annoncé est venu avec… des “pattes” cassées. Et le candidat qui fut ainsi complaisamment fantasmagorisé à cause de son “fric” et imposé aux abeilles n’est autre que Dramane Dembélé, ex-directeur national de la geologie et des mines qui devra répondre un jour des manquements constatés sous sa gestion, sur la foi des rapports du BVG, et si les structures de répression contre la fraude devraient normalement et convenablement travailler. Avec lui, comme craint par ceux-là qui voudraient éviter une humiliation au parti, l’Adéma-pasj récolta le plus mauvais score de son existence à une élection présidentielle.
Le même candidat et ceux qui l’avaient “fait”, comme pour tuer à jamais le Pasj, décidèrent de l’engager dans une alliance contre nature au probable candidat vainqueur du 2è tour de la présidentielle, en violation d’un engagement pris dans le cadre du Front Uni pour la Sauvdarde de la Démocratie et la Républqiue (Fdr). Une trahison qui, en plus de créer une démobilisation générale au sein de la troupe, annonçait déjà la couleur de ce qui allait être le sort de l’Adema aux législatives : un échec cuisant !
MOINS D’UNE DIZAINE DE STRUCTURES RENOUVELÉE
En effet, divisée et affaiblie par les attitudes amorales sus-mentionnées, la grande famille Adéma allait dégringoler de plus d’une cinquantaine de députés pour ne récolter aux législatives 2013 qu’une quinzaine de députés. Et depuis, c’est la descente aux enfers que mêmes de multiples lettres circulaires enjoignant les structures de base à proceder au renouvellement n’ont pu arrêter encore à ce jour.
Des échos qui nous parviennent, seule une poignée de structures, moins d’une dizaine, serait aujourd’hui renouvelée. Comme si quelque part les milliers de militants et synpathisants avaient complètement et définitivement tourné le dos au parti. Les cadres et responsables aussi, sinon rien ne peut justifier la crise de trésorerie brandie pour justifier le report du congrès des 7, 8 et 9 aout 2014 à une date ultérieure. C’st dire qu’on est bien loin de l’époque où un seul Yacouba Diallo, à qui le parti fait montre d’une ingratitude notoire, pouvait prendre en charge un congrès de l’Adéma !
Qui aurait cru à une descente aux enfers de l’Adéma-pasj ? N’est-ce pas qu’on est loin de cette autre époque où un Dioncounda Traoré, deputé (législature 1997-2002), pouvait ostentatoirement narguer les opposants en clamant: “notre pouvoir, le pouvoir Adema” ! S’achemine-t-on vers la fin d’une époque, l’époque du “puissant Adéma : première force politique du Mali” ? Tout semble l’indiquer pour qui observe bien la situation politique nationale.
En effet, il est clair qu’à ce jour, le parti Adema laisse de plus en plus entrevoir un sentiment de regret à propos de son soutien au régime IBK. Et le fait de le voir à l’avenir virer dans l’opposition ne surprendrait guère les plus avisés ! Comme disait l’autre : “Si ta cupidité ne t’a pas tué, c’est que tu n’es vraiment pas cupide” !
Adama S. DIALLO